un vieux truc en cette langue verte que j'adorais jadis
que nous nous efforcions de parler couramment... mais sans y téussir tout à fait :
nous n'étions pas vraiment de la "corporation" des voyous
rassurez-vous, aucun de nous n'a fini ses jours derrière les barreaux
un texte ancien que nos Muses de la Communauté de la Petite Fabrique d'Ecriture
viennent de ressortir récemment
le sujet du jeu était d'imaginer et rédiger un texte autour de l'expression
"ça chauffe !"
rédiger ? vous penserez certainement "délirer"... tout au moins en ce qui concerne ce qui va suivre...
comme d'habitude j'ai un peu (un peu plus) corrigé, modifié...
pour prévenir les âmes sensibles, j'ai retenu deux commentaires des lecteurs de l'époque
très opposés !
le premier commentaire est charmant :
"monsieur,en aucun cas, je ne songe à rivaliser, cependant votre vocabulaire d'initié, s'il ouvre mon esprit, aurait besoin d'un excellent dictionnaire, pour qu'à mon tour,je puisse exceller dans ce genre !!!! je rigole mais j adore !!!!!!!!!! encore, bis merci bise"
vous pensez bien que celui qui m'a le plus emballé, c'est le 2ème... très moralisateur... qui a pris les choses au premier degré
le mec ne devait pas être un fervent lecteur d'Hara-Kiri ou de Charlie-Hebdo !!!
mais peut-être a-t-il raison ? a-t-on vraiment le droit de rigoler de tout et de n'importe quoi ?
"je souhaite jean marie que la sensibilité que vous avez pour les hommes est l'égale de celle que vous avez pour les animaux car votre talent poétique me paraitrait bien fade et le mettre au service des petits voyous pour les inciter à tuer ( physiquement ) de vieilles personnes qui ont travaillé toute leur vie n'est pas très joli les Apaches des années 20 étaient respecteux de la vie merci "
à vous d'en juger...
Pousse-au-crime,
ou la goualante des chauffeurs d'alors
et d'autres malfaisants
au tout début elle m'enchante
cette amusette fort méchante
elle ne vous fera pas rêver
je crois bien que ça va chauffer
on est tous des chauffeurs du nord
de vrais truands ceux qu'ont pas d'âme
les ripatons du plouc on crame
puis avec ça on tape fort
faudra que le vieux nous rencarde
ousqu'il a bien planqué ses ronds
avant d'aller voir la camarde
qu'il nous balance ses biftons
on est vraiment philosophe
alors, pépé tu dis ça chauffe ?
oui on les aura tes millions
sinon fais gaffe à tes arpions
on est les joyeux tire-laine
nous on chauffe n'importe quoi
et l'on se marre à perdre haleine
si l'on joue du surin ma foi
c'est que pour couper les profondes
des caves qui vont au turbin
piquer les sacs des vieilles blondes
et leur joncaille dans le train
et puis gaiment on s'apostrophe
car on n'est plus dans le besoin
alors les poteaux, vrai, ça chauffe ?
on va bouger tout leur train-train
on est aussi macs et marlous
et si l'aspine point ne rentre
ça nous refile mal au ventre
ça n'est pas qu'on est très jaloux
mais c'est parti pour la mandale
la radeuse qu'a pas bossé
elle va s'en prendre plein la dalle
et son dargeot tout cabossé
la glandeuse on a tabassé,
et c'est pas une catastrophe
pour la leçon faut que ça chauffe !
à l'abattage à la ramasse
y a des arnaqueurs en col blanc
qu'en font bien pire que nous autres
avec des naves cent pour cent
mais qu'ont du blé dans des grands coffres
on se les gonfle au baratin
on leur chante une belle strophe
ça n'est pas du menu fretin
mais ces gros tas on les endauffe
leur reste plus un fifrelin
va donc mon gars t'as de l'étoffe
et tu choisis bien ton chemin
faut que ça chauffe ! (bis)
tout au fond de mon sac à dos
je trouve plus de mots nouveaux
la véritable catastrophe
et surtout plus de rime en offe
y aurait peut-être saint christophe
mais l'a rien à foutre icigo
ça chauffe ça chauffe ça chauffe
toujours dedans mon ciboulot
celle qu'on surnomme la veuve
l'abbaye de mont-à-regret
qui nous fait voir son couperet
c'est quand même une rude épreuve
si c'est pas bascule à Charlot
on ira terminer en cage
on a bien ri mais quel dommage
tout au fond d'un triste cachot
cette amusette est fort méchante
et sur les bords elle m'enchante
mais y a de quoi cauchemarder
je crois bien ça va trop chauffer
vlà c'est la fin de l'amusette
je pars l'est vide ma musette
car à trop mettre au feu le fer
on va se chauffer en enfer