Mon âme a son secret, ma vie a son mystère :
Un amour éternel en un moment conçu.
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.
Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire,
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.
Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas
À l'austère devoir pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle :
« Quelle est donc cette femme ? » et ne comprendra pas.
Félix Arvers 1806-1850
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Une fois encore, si Sherry le permet,
et pour votre plaisir, je délègue mes "pouvoirs"
à plus talenrueux que moi
l'immense Boris et... Magali Noël...
jm
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pour suspendre à mon cou j'ai la Croix de Camargue
je vais céder la place à d'autres baladins
poètes enchanteurs de nos jours si lointains
pour un tour permettez... mes amarres je largue...
jm
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Les Croix de Gilbert Bécaud
Mon Dieu, qu'il y en a des croix sur cette terre !
Croix de fer, croix de bois, humbles croix familières;
Petites croix d'argent, pendues sur des poitrines,
Vieilles croix des couvents, perdues parmi les ruines.
Et moi, pauvre de moi, j'ai ma croix dans la tête,
Immense croix de plomb, vaste comme l'amour; .
J'y accroche le vent, j'y retiens la tempête,
J'y prolonge le soir, et j'y cache le jour.
Et moi, pauvre de moi, j'ai ma croix dans la tête;
Un mot y est gravé qui ressemble à ¨souffrir¨
Mais ce mot familier que mes lèvres répètent
Est si lourd à porter que j'en pense mourir.
Mon Dieu qu'il y en a des croix sur les routes profondes
De silencieuses croix qui veillent sur le monde
Hautes croix du pardon dressées vers les potences
Croix de la dérision ou de la délivrance.
Et moi, pauvre de moi, j'ai ma croix dans la tête
Immense croix de plomb vaste comme l'amour
J'y accroche le vent, j'y retiens la tempête
J'y prolonge le soir et j'y cache le jour
Mais moi , pauvre de moi, j'ai ma croix dans la tête
Un mot y est gravé qui ressemble à ¨souffrir¨
Mais ce mot familier que mes lèvres répètent
Est si lourd à porter que j'en pense mourir.
paroles de Gilbert Bécaud et Louis Amade
Pour voir la vidéo de Bécaud chantant les Croix, Cliquez ICI
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La Loreley
A Bacharach il y avait une sorcière blonde
Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à la ronde
Devant son tribunal l'évêque la fit citer
D'avance il l'absolvit à cause de sa beauté
Ô belle Loreley aux yeux pleins de pierreries
De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie
Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits
Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri
Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries
Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie
Je flambe dans ces flammes ô belle Loreley
Qu'un autre te condamne tu m'as ensorcelé
Evêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge
Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège
Mon amant est parti pour un pays lointain
Faites-moi donc mourir puisque je n'aime rien
Mon cœur me fait si mal il faut bien que je meure
Si je me regardais il faudrait que j'en meure
Mon cœur me fait si mal depuis qu'il n'est plus là
Mon cœur me fit si mal du jour où il s'en alla
L'évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances
Menez jusqu'au couvent cette femme en démence
Va-t-en Lore en folie va Lore aux yeux tremblants
Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc
Puis ils s'en allèrent sur la route tous les quatre
La Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres
Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut
Pour voir une fois encore mon beau château
Pour me mirer une fois encore dans le fleuve
Puis j'irai au couvent des vierges et des veuves
Là-haut le vent tordait ses cheveux déroulés
Les chevaliers criaient Loreley Loreley
Tout là-bas sur le Rhin s'en vient une nacelle
Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle
Mon cœur devient si doux c'est mon amant qui vient
Elle se penche alors et tombe dans le Rhin
Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley
Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil
(Alcools)
Wilhelm Apollinaris de Kostrowitski, dit Guillaume Apollinaire (Rome 1880 - Paris 1918), fils naturel d'un prince italien et d'une noble polonaise...
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Le Recueil de Morceaux Choisis
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Ce sont amis que vent me porte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
Avec le temps qu'arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n'aille à terre
Avec pauvreté qui m'atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d'hiver
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m'était à venir
M'est advenu
Pauvre sens et pauvre mémoire
M'a Dieu donné, le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
Le vent me vient, le vent m'évente
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
L'espérance de lendemain
se sont méfaites
Rutebeuf (1230-1285)
à "La confidence", toujours anonyme mais un peu moins innocente...
Mozart fut enchanté et composa Variations sur "Ah vous dirais-je, Maman"...
Et enfin, toujours anonyme mais plus du tout innocente...
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Maurice Fanon 1929-1991
je ne cherche pas à profiter de la terrible actualité
j'ai retrouvé cet article, et le souvenir de l'homme, du poète,que j'ai jadis rencontré...
ces "étranges Marseiilaises de petite vertu" ?
je me souviens d'avoir chanté à l'école le célèbre "Maréchal, nous voilà ! "
La Petite Juive
Dans ce monde borné de quel entre deux guerres
Où ceux qui font les lois les troussaient par derrière
Nous n'avions que cinq ans du pain sec au dessert
Pour cinq lettres de trop ou un pet de travers
On nous disait tu vois c'est la croix que Grand-Père
A gagné au Chemin des Dames et nos grands frères
Abandonnant le bleu pour un kaki douteux
Cocufiaient Madelon dans les bras de Marlène
Une fois l'an nous allions voir entre père et mère
La victoire en chantant nous ouvrir la barrière
Et nous nous en allions en suçant des bonbons
Jouer du revolver à deux sous le bouchon.
Et je me souviens, la petite juive
Elle me disait viens
Elle était jolie
On faisait des bêtises
Où on ne faisait rien
Elle s'appelait Lise
Et je m'en souviens
Dans ce monde truqué de quelle drôle de guerre
Tout ceux qui font le front le bradait à l'arrière
Nous n'avions que dix ans et dans nos gibecières
Une histoire de France qui tombait en poussière
On nous a fait courir, traverser des rivières
Sur des ponts d'Avignon qui dansaient à l'envers
Ça tirait par devant, ça poussait par derrière
Les plus pressés n'étaient pas les moins militaires
On nous a fait chanter pour un ordre nouveau
D'étranges Marseillaises de petite vertu
Qui usaient de la France comme d'un rince cul
Et s'envoyaient en l'air aux portes des ghettos
Et je me souviens, la petite juive
On lui a dit viens
Elle était jolie
Elle a fait sa valise
Un baiser de la main
Elle s'appelait Lise
Il n'en reste rien
Dans ce monde mort-né d'avant quelle autre guerre
Le Japon blessé lèche encore son cancer
Dans ce monde sceptique où ceux qui ont la foi
Ne savent plus si Dieu est devant ou derrière
Dans ce monde d'argent où la banque surnage
Comme une poisson ventru qui attend le naufrage
Nous n'avons que trente ans sainte horreur de la guerre
Et pourtant nous n'avons pas cessé de la faire
On nous a fait marner de Djébel en rizières
De Karib en Sylla, de cuvettes en civières
Comme si nous n'avions pas autre chose à faire
Qu'à montrer nos fesses aux quatre coins de la terre
Et je me souviens la petite Juive
Elle me disait viens
Elle était jolie
On faisait des bêtises
Où on ne faisait rien
Elle s'appelait Lise
Et je m'en souviens.
Joaquín Rodrigo, 1901-1999
"L'adagio du Concerto d'Aranjuez est l'une des créations musicales les plus éloquentes du XXe siècle"
Victoria Khami, pianiste d'origine turque, la compagne fidèle du compositeur aveugle
M
ma tendresse pour Marcel, inchangé en mon coeur...