je ne cours plus...l'inspiration en berne...
mais dans mes archives, j'ai retrouvé un texte assez ancien écrit pour la Petite Fabrique d'Ecriture...
participation à un de ses jeux ou envoi spontané ? je ne sais plus...
je reprends cette fantaisie sous un angle un peu différent... le jeu n'est plus tout à fait le même...
va donc cours vole et puis reviens
tu as couru pour pas grand-chose
pour une place quelques biens
et des honneurs comme la rose
éphémère en ses jardins
on ne sait plus où l'on habite
mais on y va toujours plus vite
pauvres pantins
les rois de la parlote
de la langue de bois
ceux qui portaient parfois
la robe ou la culotte
luttent pour le pouvoir
c'est la quête au caviar
la course à l'échalote
c'est le bâton ou la carotte
que vont faire céans
ces nobles condiments
dont notre oignon est proche
je n'ai point le savoir
tout au fond de ma poche
mais dans ce pot au noir
une lueur d'espoir
n'est pas si moche
un clerc de la basoche
connaîtrait le secret
jadis le coureur on lançait
avant toutes prouesses
en l'attapant au col
et par la peau des fesses
dans un superbe envol
bravo Guignol
notre savantissime
en conviction intime
assimile l'oignon
à l'auguste derrière
puis le peuple confond
la plante potagére
et parle d'échalote
à la place d'oignon
je ressens comme un doute
êtes-vous convaincus...
pas trop j'en suis confus
compagnons sur la route
pas question de refus
il faut gagner sa croûte
ne pas montrer qu'on est exclus
courir coûte que coûte
avertissement : cette histoire est bien sûr imaginaire - toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé serait pure coïncidence
ce n'est pas Camerone
ce n'est pas Alamo
mais c'est l'heure qui sonne
d’éteindre le falot
je n'ai donc plus personne
je ne suis qu'un marmot
qui pleure à gros sanglot
son joujou qui détonne
aurais-je donc tiré ma dernière cartouche
à la fin dépensé ma part de munition
sur terre est achevée ma fertile mission
mais en plein coeur bien sûr cela va faire mouche
à force d'abuser
le truc vient à s'user
c'est par là que l'histoire
finit comme la poire
quand la queue se sépare
de son rameau flétri
ça vient sans crier gare
on en est tout marri
mon fusil est cassé son canon est tordu
mon espoir en la vie est à jamais perdu
mon arme rabougrie vous comprenez la chose
provoque moquerie puis mon humeur morose
entrer au monastère
est-ce une chose à faire
je n'ai jamais volé
je n’ai jamais tué
peut-être qu'une nonnette
fort émue par ma quête
va réveiller ma libido
et je dirai bravo
A l’esprit de Lennie si lent et si fragile
l'amitié vraie de George fournit un réconfort
ils rêvent d’une vie dans un autre décor
à leur ferme à eux deux sur un lopin fertile
George va raconter embellissant l’histoire
n’y croyant pas lui-même et l'autre en est content
L’attardé conservant en sa faible mémoire
la douceur des souris qu’il capture souvent
et l’homme connaît bien le sort des pauvres bêtes
que Lennie caressait les étouffant soudain
George sait le danger de ces manies secrètes
du drame provoqué par un geste malsain
Comme peau de souris et les poils de lapin
ou le tissu soyeux d’une robe légère
l’idiot voulant toucher d’une femme en colère
Les longs et beaux cheveux la tuera de sa main
alors pour mettre fin à la folie meurtrière
de son fidèle ami George l’achèvera
au ranch se réfugiant désormais solitaire
vers une vie sans rêve il s’en retournera
l’école maternelle offrait quelques bonbons.
mon Dieu qu’ils étaient bons
mais leur douce saveur n’était pas éternelle…
alors en grandissant nous eûmes des bons points
simples petits cartons pour une enfance fière
qui pouvaient racheter certaines punitions…
nous en faisions commerce ou nous les égarions
les Bons Pères alors eurent l’idée nouvelle
pour nous récompenser de louables actions
de donner à chacun sa page personnelle
un carnet de cachets portant mêmes mentions
remplaçant les cartons
en deux coups de tampon on en recevait quatre
on vit des paresseux aller jusqu’à se battre
pour avoir le carnet de tous le plus rempli
mais très souvent chez moi ça faisait pas un pli
du signe de Zorro le prof mettait la marque…
de tels bons points ? mais je n’en ai plus eu !
pour en finir je fais cette simple remarque
en notant qu’aujourd’hui le bon point c’est mal vu…
où est-il cet heureux temps du coup de pied au c…
la baffe paternelle et la punition tendre
légendaire pouvoir de la sévérité
et que nous avons tous trop vite rejeté ?
pourrons nous redonner à aimer et comprendre
et le respect du prof ou de qui veut apprendre…
Quichottine, dans "La Petite Fabrique d'Ecriture" a la bonne idée de publier des textes assez anciens (Fable d'hominidé)...
en voici un d'il y a quatre ans, à peine retouché...
il m'amuse toujours... dans son absurdité...
et vous ?
Joëlle Chen : Aube de l'humanité
J'espère que Joëlle ne détestera pas trop cette méchante "amusette"...
j'en serais profondément désolé car j'admire sincèrement son magnifique tableau.
que fais-je donc ici ? pense un petit machin,
un Proconsul était paraît-il mon grand-père,
un grand singe sans queue pas encore malin.
j'ai perçu un mot bizarre la nuit dernière
Australopithécus... ça doit être mon nom.
je suis nu, mais par chance il fait chaud en Afrique.
ils ne sont pas très longs les poils de ma toison.
suis-je seul dans le coin ? une vision magique
vient vers moi... de l'Esprit c'est un des plus beaux dons
elle est nue elle aussi nous nous complèterons !
nous fonderons ainsi une race divine
qui va gagner un monde avec tous ses enfants.
ni homme ni vraie bête on dit en nous voyant...
nous n'avons pas le feu, nous mangeons des racines
et nous marchons courbés mais allons de l'avant.
nous voyons les splendeurs de la terre nouvelle.
il nous faudra nous battre, il nous faudra tuer
nous vaincrons les périls d'une vie fort cruelle.
si nous savons agir notre voie sera belle
mais nous ne survivrons qu'en sachant nous aimer.
l'homoncule au réveil, affolé par la tâche
et par sa très lourde responsabilité
se saisit du caillou qui lui servait de hache
et tranche dun seul coup son outil destiné
à la procréation... c'est la fin sans panache
avant d'avoir seulement débuté
adieu veaux et vaches adieu l'Humanité...
"comme un vol de gerfauts...
...routiers et capitaines
partaient, ivres d'un rêve héroïque et brutal..."
...j'aime parfois la nuit
dans toute action humaine
il y a les deux aspects...
le jour resplendissant de gloire
et la nuit des terreurs
le poète a tout dit en quelques vers célèbres
de ces hommes poussés par un immense rêve
ils étaient courageux partant à l'aventure
vers un monde inconnu d'où l'on ne revient pas
car on croyait alors à de profonds mystères...
ce monde ils l'ont trouvé !
Richesse et connaissance à l'Europe transmises
ils ont changé l'Histoire...
mais ce monde nouveau naquit
sur un champ de ruines
au prix de tant de destructions...
détruites des civilisations...
des religions
détruits les empires millénaires
des villes magnifiques
et d'innombrables vies
notre Europe y gagna vraiment
puis se lança dans une conquête sans fin...
d'où vinrent tant de haines,
de hontes, d'horreurs, le trafic d'êtres humains
nous en souffrons toujours...
un autre que moi peut montrer la lumière
qui traverse les siècles
je n'en ai pas le coeur ce jour
mes vacances au bord de l'eau
quand j'étais plus jeune et plus...
(vous dites gros ?
la rime n'est pas riche
je ne veux pas qu'on triche.
j'avais choisi un autre mot...
ma poèsie est bien faiblarde
et c'est normal qu'on me brocarde
je ne suis pas Victor Hugo)
cherchez donc une autre rime
oh oui, le temps ça vous abîme...
et grand-père alors heureux
sous d'autres cieux...