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15 août 2009 6 15 /08 /août /2009 18:46








à Brian...

texte déjà publié mais... mon petit-fils venant de connaître son premier grand chagrin...
il faut parfois savoir être un peu ringard...

 

 

 

il a reçu très léger blâme
de celle qu'il croit chérir
 
doux amant a du vague à l'âme
il désire bien sûr mourir
sans trop savoir ce qui se trame
il maudit le souvenir

 

 

maintes fois la petite flamme
toute prête à s'évanouir
se ranime car la femme
tant aimée ne peut voir souffrir
celui qui partout proclame
sa passion et son désir

 

 

elle joue mais l'enfant songe
à ce très bel avenir
sa passion n'est pas mensonge
il s'apprête à devenir
chevalier pour la belle dame
trop bonne pour le trahir

 

 

quand il voit enfin le songe
disparaître dans la nuit
sa rage éclate à très grand bruit
et la haine atroce ronge
son pauvre coeur tant détruit

 

 

mais sa jeunesse vite surmonte
son  dépit et la raison
domine la courte honte
d'avoir connu l'abandon

 

 

il apprendra toute la ruse
qui règle le doux combat
il adorera la Muse
qui dirige le débat

la vie veut bien que l'on s'amuse
mais cela ne dure qu'un temps
vient assez tôt la misère
d'occupations terre à terre
 

va, petit gars, profites-en...

 


 

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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 15:40




il y eut tant de cris traversant mon enfance
du marchand dans les rues attirant le chaland
j'entends d'ici l'appel sonore et plein d'outrance
de ce gagne-petit, le vendeur ambulant

le marchand de marrons prenait toute sa place
suivi du chiffonnier qui chantait en patois
je ne comprenais pas les mots du vieux matois
mais pour moi son refrain avait beaucoup de grâce




pelharot ! pelharot !
pel de lebre pel de lapin
e de borra de catin
ganhi ma vida coma podi
pelharot ! pelharot !

je ne comprenais pas le nom de ces marrons
ce n'était à mes yeux que des chataîgnes bêtes
des marrons on faisait avec des allumettes
piquées deci delà des bonshommes tout ronds





et les marrons que nous avons connus ensuite
ont changé de nature... couleur de trahison
coup de poings échangés au cours de la baston
couleur de liberté des esclaves en fuite





Une petite traduction  ?
c'est bien sûr de l'occitan, pas du patois ! mais l'école de la République Française, une et indivisible, nous avait tellement abrutis alors...


Chiffonnier ! Chiffonier !

peau de lièvre peau de lapin
et de poils de catin
je gagne ma vie comme je peux
Chiffonnier ! Chiffonier !




Le troisième " vers" était souvent omis...
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25 juillet 2009 6 25 /07 /juillet /2009 23:41
 

on les dit innocents
les jeux des chers enfants
avec peu d'accessoires
ou chantant des chansons
en contant des histoires
des rondes sans façons  

 
poupées soldats de plomb
vielles poupées de cire
tristes poupées de son
ou le simple ballon
un rien peut faire rire
même un petit pinçon


à marelle on badine
les métiers sont muets
on danse la comptine
des métiers désuets
plus besoin de jouets
pas même la dinette


on admire leur fête
c’est fête chez les grands


plus tard on les imite
on joue papa maman
au docteur chattemite
l’attachement s’invite
et c’est moins innocent
et notre esprit s’irrite


nos têtes sont ailleurs
suit un brin de violence
gendarmes et voleurs
les têtes et les cœurs
nous quittons ces bonheurs
quand vient l’adolescence


la vrai vie nous saisit et toujours nous surprend
reste la nostalgie de ces jeux de l’enfant
car  un autre bonheur  se trouve en la tendresse
il est dans la beauté de cet après-midi
où, couchés tous les deux dans l'herbe bien épaisse
nos corps avaient creusé un parfait petit nid.













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18 juillet 2009 6 18 /07 /juillet /2009 16:51







« Et les fruits passeront la promesse des fleurs… »
(François de Malherbe- "Stances")





poète vient l’été
la fleur grâce à l’abeille
et Nature qui veille
son fruit nous a cédé

récolte sans pareille
promesse de santé
de beauté la merveille
de sucre volupté

il y a le fruit modeste
du fruit bien de chez nous
profitons s’il en reste
pour un plaisir si doux

du printemps la cerise
et puis la figue-fleur
à la fine saveur
la mirabelle exquise

notre rouge abricot
du Roussillon délice
rouge coquelicot
de chair fondante et lisse

de l’été c’est la fin
mais encore la fête
de l’antique raisin
qui fait tourner la tête

et je trouve aussi bons
certains fruits exotiques
la nèfle du japon
vêtus d’or magnifiques

et je veux terminer
par cette nostalgie
morceau d’anthologie
d’un fruit exterminé

la belle la divine
disparue de l’étal
petit globe royal
suave mandarine

en cracher les pépins
pour quelques turlupins
c’était trop difficile
et manière incivile

et pour ces gens de bien
on fit une combine
la triste clémentine
qui ne ressemble à rien





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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 22:58







Goualante de la pauvre gisquette à la manière d'y a longtemps...

 

 

 


Véritable complainte fort libre à la manière d'avant-hier, d'hier et d'aujourd'hui  et avec refrain en langue plus ou moins verte des Compagnons de Saint Jacques et autres anciens Coquillards pour la fête de la Très Sainte Miséricorde de Notre Gentil Sire Jésus-Christ et de Marie-Madeleine.

 






 

refrain :


L'était qu'une minable radeuse,
paumée sur son bout d'trottoir.
Ell' tapinait dans les coins noirs
pour pas se montrer, pauvre gueuse.


  ~~~~~~~~~~


Des amateurs, y en a pour tout
mais des michetons y avait pas lerche,
l'était trop moche pour le coup,
quelques tocards sans trop de fraîche.
Au point qu'elle est, elle s'en fout,
la grande perche.
 
La gagneuse a pas eu de bol,
Coups de saton, pas de tendresse.
L'était tombée sur un mariol,
un demi-sel à la redresse
qu'aurait aimé se pousser du col,
se tirer bien fait de sa crasse,
un teigneux vraiment pas joice,
le méchant guignol.


 

 



(refrain)
 
C'était la classe trois étoiles,
beaucoup d'artiche affurant.
Dans le temps
l'était pas sale,
bien sapée, passe à dix sacs...
Mais elle eut marre des mandales
que lui refilait son mac.
 
Elle a voulu larguer le jules.
C'te con elle a barré,
sans une thune pour s'racheter.
s'il l'alpague, il la brûle.

 

Tous ces barges, ils ont le droit,
dans le mitan, c'est la loi.

 

Les aminches la coincèrent,
et, vachards, du surin jouèrent...
L'ont balancée au coin d'un bois,
Dans la joue, gravée la croix...

la croix des vaches,

salauds de lâches,

l'horrible loi...

Les affranchis, ils rigolèrent.

 

 

 

 

 

 

Ell'creva pas  mais l'avait les foies.
Because le mauvais saccage,
les dos l'enverraient à l'abattage

c'est leur loi

ousqu'il faut faire du nombre

sans jamais sortir de l'ombre

dans un boxon à crouyas.
C'te môme l'méritait pas.

 
En attendant et sans espoir,
se démanche la pauvre gerce.
L'est connue, la marquée du soir,
mais l'est pas fameux son commerce.


(refrain)

 

Et moi c'te nana, je l'aimais bien.
J'ai pas des cents, j'ai pas des mille
mais j'lai menée loin de la ville.
L'est plus trop belle mais ça fait rien...


 

autre refrain :

moi,  j'l'aimais  la minable radeuse,
paumée sur son bout de trottoir,
qui tapinait dans les coins noirs
pour pas se montrer, pauvre gueuse.


  ~~~~~~~~


Par malheur m'a filé sa chtouille,
un toubib, gratos, nous a soignés,
ell' d'sa gueule en déroute,
de sa minette fatiguée
et de mézigue la biroute.


On se fout de moi, c'est gagné,
on me prend pour une andouille...
et alors ? m'en bats les couilles.


Nous partageons
comme des frères.
L'est mutilée, moi, j'ai l'air con,
on va sûr faire une paire
d'incroyables vagabonds.

 

Et avec d'autres compagnons
devant l'église le dimanche,
en faisant comme eux la manche,
nous gagnerons bien quelques ronds.


 
Les curetons,
c’est leur grand thème,
nous le disent, main sur le cœur :
Dieu, on le sait, les faibles il aime,
surtout les faibles qui s'aiment.
Plus faible que nous, tu meurs.

On est content car il nous aime

C'sera pas toujours le carême
on se tirera du malheur...

 

(refrain) 

 

l'sera plus la minable radeuse,
paumée sur son coin de trottoir,
qui tapinait dans les coins noirs
pour pas se montrer, pauvre gueuse.



Un jour ici, un jour ailleurs...
Y a des squatts dans la cambrouse,
quatre planches, de la chaleur,
une grange qui sent la bouse,
c'est pas besef, c'est du bonheur.

 

Jamais, plus jamais ma gosse
n'se pointera au turbin.
Des michés, ces maudites rosses,
Ell' croisera plus le chemin.

 

 

(dernier refrain)


Y a pas de quoi faire la noce,
mais on a besoin de douceur,
Petites gens, petits bonheurs...

 


 

 

 

 



j'ai déjà publié ce texte et j'avais reçu de nombreux et fort gentils commentaires de la part de mes chères amies...

je les ai conservés pieusement, ils font partie de ces articles passés... ils dorment tranquillement dans mes archives
j'ai préféré faire un nouvel article à part entière...

 
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5 juillet 2009 7 05 /07 /juillet /2009 06:06

 

 

ed. Vaillant-Pif-gadget

 

 

 

Amusette publiée il y a deux ans... je l'ai retrouvée aujourdhui par hasard...

je l'avais presque oubliée

mais je me suis marré alors je vous la sers à nouveau...

 

 

 

la goualante du vieux méchant qu'on a buté
ou
la complainte du macchabée récalcitrant

 


refrain

 

y a quelques jours j'ai claboté
et je suis très étonné
la découverte est fort amère
suis bien clamsé mais suis en vie
vous pigez les mecs j'espère
qu'y avait bien un paradis
pendant très longtemps ils y bossèrent
(je jacte bien peux rien y faire
j'ai pas bézef d'instruction
j'ai encore un chouïa de grammaire
qui reste au fond d' mon carafon)
zont eu ma peau les héritières
les héritiers ont eu ma peau
les salopiots

 

 

  ~~~~~~~~


Suis toujours pas au cimetière
m'ont pas encore mis en terre
sont dèjà venus et zont pris
de la quincaille
des bouquins des outils
pas de joncaille
pris tout ce qu'ils  ont trouvé
le magot ils l'ont cherché
mais ils l'ont eu dedans le derche
car je l'avais bien planqué
remarquez y en a pas lerche
j'en ai claqué dans les boxons
 

 

ils s'imaginent ces  grands cons
que dessous mes quatre planches
je ne peux pas les mater
qu'est-ce qu'ils peuvent se gourrer
je les vois tétant la boutanche
ils commencent à être ronds
les repas de deuil c'est si bon
je me marre suis plus dans la case
où qu'ils m'avaient foutu les  gros nazes
je les vise depuis le plafond
même s'ils sortent de la pièce
je pourrai leur coller aux fesses

 

 

refrain


 
je leur avais demandé à ces salauds
ils m'en avaient fait la promesse
de me flanquer à l'eau
pour un mecton de mon espèce
la flotte c'est son élément
vu que j'étais bon navigant
avant d'être dans la caisse
mais je crois qu'ils veulent rien savoir
dans leur sinistre pataquesse
zont parlé de m'enterrer
après une grande et belle  messe
dans un fameux reposoir
je ne veux pas de leur kermesse
vont peut-être me faire cramer
s'ils font ça ces peaux de vache
je leur pardonnerai 
macache
je reviendrai hanter leurs maisons
leurs bateaux leurs pavillons
en  bousillant toutes  leurs crèches
 c'est pas très  beau  tout cela



ils entendront des bruits de chaîne
mais je n'ai plus ni mains ni bras
pour remuer cette cadène
ni jambe ni pieds
et pourtant je me déplace
c'est ben vrai
Dieu qu'a beaucoup de classe
y pourvoira
la chose est sûre
il l'a dit pour la bouffe des piafs
et pour un pauvre mataf
trouvera une chaîne bien dure 
pour emmerder mes héritiers
et pour m'aider à la bouger

 

refrain

 

vous voyez aminches qui sur terre
êtes encore restés pépères
un pur esprit ça a des sentiments
ça suffit pas les coups de palpitant
pour la baise je sais pas
vu que par en bas
y a plus grand chose
oh purée ça n'est pas rose
mes morues me manquent fort
mon esprit veut tringler à mort
et je me sens vraiment morose


mais comment faire nom de zeus
j'ai plus vingt ronds dans le lardeuss'
les linceuls n'ont pas de poches
qu'il a dit c'est vraiment moche
les bordels voudraient pas de moi
et les tapins me verraient pas
me palucher, c'est pas la fête
suis désespéré flagada
ma daronne me disait ça
la secouette à tout berzingue
te rendra vite sourdingue
et même des fois
 brindezingue 
méfie-toi
je suis vraiment une nunuche
vu que j'ai plus de paluches
je devrais pas y penser 
peut-être si je  me concentrais
en travaillant bien de la tête
j'arriverai à me sentir goder
même à faire cracher coquette
pour jouir mentalement
ça serait vraiment chouette
mais possible sais pas comment
je pleure après mon arbalète
pour le moment

 

refrain

 

j'ai pas le temps
merde le temps ça veut rien dire
m'ont foutu dans l'éternité
et des soucis c'est bien le pire
rien à foutre de milliers d'années
eux tout en bas n'en ont pas autant
avant longtemps auront la crève
donc si je veux bien me marrer
leur pourrir la vie les harceler
mon rêve
faut pas traînailler ni mollir
ma montre ça sera leur âge
je les verrai bien décatir
mettons du coeur à l'ouvrage
qu'ils souffrent donc avant de périr.

zont bien mérité 
l'étripage
que je leur promets
n'avaient qu'à rester bien sages
 pas me filer de poison
et me laisser à mes gagneuses
peu d'artiche la vie heureuse
mais ils aimaient trop le pognon
 

ils ont bien cru ces navetons
que j'en avais pleines gamelles
eux n'avaient pas trop de cervelle
n'ont pas trouvé le coffiot
ces foutus sots
m'ont bien donné tisane mortelle
mais n'auront pas un picaillon

 

refrain

 

Ben dites donc les amis
à toute fable sa morale
si c'est ça le paradis
  vrai de vrai qu'aujourd'hui que je râle
contre ce qu'on nous a conté
je ne sais trop où faut s'inscrire
mais si vous prenez un billet
ça ne peut pas être pire
choisissez plutôt l'enfer
vous pourrez peut-être messire
y commettre le péché de chair
je blasphème
que nenni
dans ce foutu poème
je préviens seulement 
les vieux potes que j'aime
tendrement 

 


 


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4 juillet 2009 6 04 /07 /juillet /2009 13:29




 

 


nous étions des enfants
nous n’étions pas méchants
nous chantions la rengaine
d'une âme très sereine

« Vive les vacances
point de pénitences
 les cahiers au feu
et les Maîtres au milieu »
 

nous étions des enfants
nous n’étions pas méchants
pas la mauvaise graine
nous n’avions pas de haine


on nous traitait parfois de vilains garnements
ce n’était pas méchant
même si nous sortions d’une féroce guerre
il y avait peu de temps


dans ma jeunesse fière
nous aimions cette vie
qu’on mordait à l’envi
et puis la terre entière

 

 


J’ai connu les vraies Grandes Vacances, celles qui commençaient le 14 juillet et se terminaient le 1er octobre !
Au début une fête, qu'on dit nationale...
à la fin une grande fête, les vendanges.
entre temps, colonie de vacances, patronage, scoutisme…

 

 


les congés raccourcis
nous sommes racornis
aigris sous la routine
la vie n’est plus bientôt que vilaine patine

 

 

 

 


et puis... voyages en famille, avec d’autres enfants… les nôtres !
Plages surpeuplées et routes encombrées...
Plus fatigués à la rentrée qu’au départ…


 

 Albert Dubout

 



 

 nous venons d'aborder les ultimes vacances

la retraite espérée ce n'est qu'un vain décor
  en un clin d'oeil
si loin de toutes les enfances

  ni rentrée ni retour c'est notre dernier port

 

 

 

et nos dernières danses

tristes et vieux marmonnant des sentences

nous n’avons plus de dents
mais nous sommes méchants

 

 

 

 

 

 

 

 

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20 juin 2009 6 20 /06 /juin /2009 14:12








on ressent quelquefois une envie de douceur
la fleur bleue que l'on désire
doit nous conduire à l'âme soeur
et le destin bientôt chavire

Dieu que j'aime ton sourire

épanoui comme une fleur
l'émotion saisit mon coeur
ce parfum que je respire
est une image de bonheur

et pourtant tu restes loin
le mirage de mes peurs
de solitude dans mon coin
éclate en sombres couleurs

cette histoire n'a pas de fin
elle s'enfonce dans la brume
elle s'envole comme plume
et disparaît au matin

je n'ai vraiment plus rien à dire
mais j'aimais tant ton beau sourire







.

le sourire de Reims

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14 juin 2009 7 14 /06 /juin /2009 03:41







toi fillette en robe blanche
qui chantais dans un chœur
lors de la messe du dimanche
tu savais toucher mon coeur


en robe rouge et veste blanche
petit dévot plein de candeur
moi j'étais  enfant de choeur
tu me souriais le dimanche
gentiment d'un air moqueur


nous fîmes un beau voyage
au chef lieu du département
je réussis je ne sais comment
le curé me croyait sage
à prendre un siège près de toi


et j'en fus heureux ma foi


au retour il faisait sombre
je profitai du moment
pour te dérober dans l'ombre
un baiser imprudemment
mon premier évidemment


et tu me le rendis ma chère
sur la bouche c'est émouvant
c'était doux de saveur amère
mais un petit peu décevant


on avait fait comme les grands


toi fillette en robe blanche
qui chantais dans un chœur
lors de la messe du dimanche
ton souvenir touche mon coeur






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7 juin 2009 7 07 /06 /juin /2009 08:45


 

 

 


Je me suis promis que chaque année, à l'approche de cette date, je publierai ce texte.
Ce n'est pas masochisme, c'est simple expiation pour le crime d'indifférence...
Il n'y aura jamais prescription...


Pour une improbable miséricorde…



Il y avait l'autre jour
du monde sur la place.
Hésitant, je m'avance,
je me méfie toujours
du spectacle public
de la foule assemblée.

Mon sang se glace,
je vois
au milieu de cette place
attaché, nu, un corps supplicié
à ce poteau dressé,
un corps pas tout à fait crucifié.
 
Une véritable croix
et j'aurais plus vite compris,
je crois…
 
Mais je croyais simplement rêver.
En moi-même je devins grossier,
on me faisait injure,
cette horreur était placée là pour moi,
pour moi seul.
J'en étais convaincu.
qu'est-ce que ça vient foutre là ?
Regardant de plus près,
je crus reconnaître l'individu,
le visage, ou ce qu'il en restait,
de quelqu'un que j'avais vu,
rencontré et même peut-être aimé…


Et surtout,
j'avais l'impression d'être pour quelque chose
dans cette fin atroce.


Mais je ne parvenais pas
à trouver ce qui intriguait mon esprit.
Pourquoi ?
A quoi bon ?
Et puis je réalisai soudain
que je n'avais devant moi
qu'une immense plaie,
un océan de douleur.
Le visage lacéré et le corps en lambeaux,
on ne pouvait même plus déceler
le sexe de cette apparition.
La chose semblait morte
mais elle se mit à parler.
à qui ?
à nous tous ?
à moi seul ?


"Vous commettez chaque jour
un meurtre :
vous négligez,
vous méprisez,
parfois vous haïssez,
mais c'est moins grave.
C’est plus franc.
Et vous ne savez pas,
vous ne cherchez même pas à savoir
quelles souffrances
vous pouvez faire endurer.

Pour moi dans quelques instants
tout sera fini.
On m’a martyrisé
mais je n’avais jamais fait
le moindre mal.
J'ai trouvé la paix
mais pas vous.
Pour vous la peur, le remords,
le chagrin lancinant
ne finiront pas"
   
Comment peut-on ressentir du remords
si l'on ne sait pas
que l'on a commis la faute...
 
Je n'y suis pour rien.
Je ne suis pas méchant…
 
Cependant le doute me hantait
car les dieux sont vengeurs,
ce n'était pas sans raison
qu'ils m'avaient montré
cette indicible horreur.

Je m'enfuis avant la fin de l'être
encore palpitant.
Je m'enfuis affolé.
Je commençais à comprendre,
je devinais qui avait voulu me parler
par la bouche de ce monstre désarticulé.
 
Une pensée terrible m'envahissait.
Je pensais à ma mère.
Elle était trop douce
Pour avoir pu me dire ces mots de sang.
Ces mots en réalité depuis longtemps
étaient dans mon cœur,
gravés.
Et je n’avais pu les lire.
Ma mère
qui m'aima tellement
qu'elle en mourut
lorsque je la quittai,
lorsqu’elle crut
que je me détournais d’elle.

C’était pour peu de temps
mais bêtement,
sans raison vraiment valable,
je jouais souvent
l’indifférent.

Elle mourut
sans que j’ai pu lui redire mon amour,
l'amour,
non pas celui de l'enfant
mais de l'adulte arrogant
que j'étais peut-être devenu,
arrogant et stupide.

Je n'ai pas eu le temps
de manifester le moindre repentir,
d'essuyer ses larmes,
de la serrer dans mes bras.

 
c'est ma malédiction

 

 

 


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