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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 00:08

 

 

Le dialogue des chattemites...

d'après Jacques Faizant

 

Fernande et Lulu bavardent à  la fenêtre, à la tombée de la nuit, scrutant l'obscurité, épiant les rares passants...

Il y a une faible lumière au rez de chaussée de la maison d'en face, on sent bien qu'il y a du mouvement dans la pièce...

" On dirait que tu attends quelqu'un... dit Lulu

- oui, on peut dire ça, répond sa sœur Fernande... je ne sais pas s'il va venir ce soir...

- tu as un rendez-vous ? interroge Lulu... goguenarde

- mais non, imbécile ! c'est pas pour moi !

- Alors, pourquoi es - tu si impatiente ?

- Tiens, tais-toi, le voilà ! tu l'as vu ?

- Qui ?

- le type, là, de l'autre côté de la rue, tu le vois

- non

- à peine caché dans le recoin du portail..."

Une silhouette s'en détache en effet et se dirige, en rasant les murs, vers la maison éclairée

Il  entre...
la lumière s'éteint
des volets se referment à l'étage

Fernande insiste :

" là, cette fois tu l'es bien vu ?!

- Oui, ça doit être Léon, le mari...

- Tu rigoles, tu sais  bien que c'est sa semaine de travail de nuit  à l'usine

- M... oui, tu as raison !  alors ...

- ben oui,  le Léon, comme ça il en porte ! et de longues... ! la Julie, elle en veut !!!

- mais ... alors... qui c'est le mec  de ce soir ?

- oh, moi, je le sais, il y a un bon moment que je les surveille

- et pourquoi  tu ne m'as rien dit ?

- oh, toi, ma pauvre Lulu, toujours confite dans tes patenotres... tu t'en fiches bien ! si  je te racontais seulement  la moitié de ce que je sais sur le gens du village, tu serais affolée !

- le Léon il est méchant,  et il picole dur... s'il l'apprend, ça va faire un drame !

- oh...

- Qu'Est-ce qu'il se passe ? tu es toute chose tout à coup, s'étonne Lulu...

- aïe aïe aïe !!! s'écrie  Fernande

- mais quoi ? tu me fais peur !

- bon Dieu ! m'en parle pas, ce matin, j'en ai un peu discuté avec Louise... Elle avait !'air déjà un peu au courant... et je crois... que j'ai euh... confirmé ses soupçons...

- Alors là , demain tout le village va le savoir !  s'exclame  Lulu, tremblante, qu'est-ce qu'on va faire ?

- ben nos valises.. on est aux premières loges pour les embrouilles et ça va barder ! on va aller 15 jours chez la cousine Gertrude... il y a si longtemps qu'elle nous a invitées..."

 

 

 

 

 

Le dialogue des chattemites...

 

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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 23:33

 

Que mes lecteurs les plus anciens me pardonnent cette... nième réédition...

 

  

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Ils partent tous les quatre, deux enfants, la fille de sept ans, le garçon de cinq, le grand-père et la grand-mère, des  gens encore relativement jeunes...
Ils ont pris une retraite anticipée  et se sont installés depuis quelques années dans cette région proche de la mer. Ils n'ont eu aucun problème d'adaptation.
Ils sont très heureux d'accueillir, pendant les vacances scolaires, les petits de leur fille qui vit au loin...
La voiture les conduit au village voisin.
Ils arrêtent le véhicule dans un chemin de campagne, au bord de prés déjà verts et parsemés de rares fleurs en cette fin d'hiver. Des parfums agréables leur font oublier les pestilences de la ville...
Le gazouillis des oiseaux enchante les gosses.
En face d'eux, à quelques centaines de mètres se dresse le château, massif, impressionnant.
La grand-mère s'occupe des deux enfants. Ils vont cueillir quelques pieds de salades sauvages ; les gosses préfèrent confectionner des bouquets avec de petites fleurs et des branches d'arbres fruitiers... qui sèmeront rapidement leurs pétales...
L'homme s'en va de son côté, marchant lentement, pensif et rêveur.
  

 

  ...


0aaaraybon

 

 

Pour la suite c'est ICI

 

 

 

pour la Communauté

Le conte bleu         

clic sur l'image 

 

 

 

 

 
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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 11:27

 

Avec 102 autres auteurs illustrateurs à l'initiative de Quichottine, j'ai participé
à "La marguerite des possibles"...

vous pouvez participer aussi en faisant l'acquisition de l'ouvrage
et en le faisant connaître autour de vous

voici mon histoire...

 

 

 

Comme une fleur fanée...

  

Ou l'étonnante et véridique histoire des petits enfants qui s'aimaient

  

Les ai-je rencontrés un jour ou une nuit ?
Par hasard dans un rêve... était-ce bien un rêve ?
En ces moments douteux où le sommeil s'achève
La raison du matin cette étoile qui fuit
N'a pas repris ses droits… c'est la fin de ma trêve
Car il est de ma chair ce tendre amour détruit...

  

Pierrot et Colombine…

Elle a un peu plus de dix ans et lui presque huit.
Ils s'appellent en réalité Jean et Marguerite, le Jeannot et la Margot...
Dans la petite ville, après un spectacle donné par des comédiens ambulants,
on les a affublés de ces surnoms...
Pourquoi ? Nul ne le sait vraiment...
Leurs parents respectifs en sont peut-être responsables.
On sait que ces deux gosses ne sont pas très malins, elle surtout...
On la dit un peu simplette...
Ils ne s'occupent que d'eux-mêmes,
on dirait que le reste du monde n'existe pas pour eux.
Donc pour les gens du cru, ils sont dans la lune...
Des enfants qui s'aiment…
et ne se quittent guère qu'à l'heure des repas et pour aller dormir.

Ils s'aiment le plus innocemment du monde.
Elle veut se marier avec Pierrot... quand ils seront grands...
Souvent Colombine pose la question à son ami :
« Et toi, tu veux te marier avec moi ? »
Pierrot prend alors un air bizarrement gêné, rougit et soudain buté, ne répond pas…
ou lâche avec un haussement d'épaules :
« Tu sais bien que c’est pas possible ! » 
Sans autre précision !
Elle ne comprend pas… Ils ne sont même pas cousins et ils s'aiment...

Et puis un jour c'est un coup du malheur pour les deux petits :
la famille de Colombine quitte définitivement la région.

Est-ce la triste fin d'une belle histoire d'enfants ?
Dans de telles situations, les parents n'ont pas conscience de ce qu'ils déchirent,
qu'ils détruisent à jamais...

Pierrot et Colombine n'ont apparemment jamais essayé de se retrouver,
mais bien des décennies plus tard, le hasard permet une rencontre.
Lui est veuf, ses enfants sont partis au loin, elle est restée seule, « vieille fille »…
On dit qu'elle a perdu les idées...

Elle ne reconnaît pas d'abord son ami, doucement il l'aide à se souvenir
et, soudain, le cri du cœur : « Tu ne voulais pas te marier avec moi ! »
Pierrot est surpris par la véhémence du ton.
Elle continue :
« Moi, je t'aimais et je n'ai jamais voulu me marier,
parce que tu n'as pas voulu de moi... Je n'ai jamais su pourquoi. »
Pierrot réfléchit longuement, commence à protester,
et bientôt ses mots se perdent en un sanglot.

Il explique... il parle, parle, explique encore... pleure à son tour :
"Nos voisins, formaient un couple étrange, sans enfant... elle visiblement plus âgée que lui... et mes parents qui disaient... « Ils n'ont pas de gosses... avec cette différence d'âge... c'est normal, c'est mieux pour les enfants... » et d'autres réflexions du même genre quand on rencontrait des couples aussi mal accordés... même une fois une telle famille avait un petit infirme... et mes parents d'en rajouter...
Et il était défendu de parler des choses qui disaient comment on faisait les enfants..."

Tellement que Pierrot en était venu à croire à une véritable malédiction,
à un commandement divin  pour maintenir l'ordre du monde :
dans un couple, l'homme doit être l'aîné !
Sinon... ?
Pierrot s'était même demandé si le bébé qui venait au monde n'avait pas en réalité,
à sa naissance … l'âge correspondant à la différence entre les deux époux !
Un monstre, un presque vieillard-nouveau-né !
Un miracle à l'envers !
Il avait si souvent entendu parler d'enfant du péché...


Et Colombine écoute... certains mots accrochent son attention.
Elle s'agite et bouscule Pierrot. Il veut lui demander la raison de son comportement, mais Colombine n'est déjà plus là...
Son esprit a décroché, sa pensée flotte, indécise dans un ailleurs mystérieux…

Et Pierrot reste définitivement seul avec ses remords...

Tout dans leur vie aurait pu changer… si…

 

 Comme une fleur fanée...

Pour  Les Anthologies éphémères et  Les doux Rêveurs de Quichichottnie           

 

 

 Comme une fleur fanée...

 clic sur l'image pour découvrir l'Association Rêves

 

 

 

 

 

 

 

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24 mai 2013 5 24 /05 /mai /2013 00:36

 

Le conte du gros chat
pour Ecureuil Bleu à l'occasion
du 4ème  anniversaire de son blog
"Une bonne nouvelle par jour"
 

 

 

 

 

 

 

 

Embellissons-nous la vie
la communauté de Brigitte

Embellissons nous la vie

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10 avril 2013 3 10 /04 /avril /2013 17:56

 

 

 

Route de campagne en Provence, la nuit  (Vincent Van Gogh -1890)

 

 

Par une belle soirée de juillet cinq personnes font une petite promenade sur un route de campagne
La nuit est assez sombre et la lune est souvent cachée parle des nuages.
Les plus jeunes, deux filles et un garçon sont en vacances chez leur teur tante dans un petit hameau de montagne en Lozère
La tante s'est munie d'une petite lampe de poche
Sa propre fille, plus âgée que les autres les accompagne, un peu dédaigneuse.
Le garçon, un adolescent,  en short et chemisette légère largement ouverte, est bien sûr amoureux de sa cousine.

Il cherche à se faire remarquer d'elle.
Il se cache dans un recoin plus obscur et surgit soudain en hurlant... croyant bêtement effrayer quelqu'un, souhaitant secrètement que sa cousine vienne se réfugier dans ses bras.
En réalité, la jeune fille ignore superbement l'agitation de ce "gamin"...

Un moment, il laisse l'élément féminin s'éloigner sur la route.
Prépare-t-il un autre tour aussi stupide que les précédents ?
Non, il s'agit simplement d'un besoin pressant qui l'oblige à rester à l'écart quelques secondes
Au bord de la route, pas d'abri, il fait sombre bien sûr  mais un reste de pudeur l'incite à essayer de se  dissimuler un peu.
Il se met en position et il croit voir en contre bas du talus,  un champ désert.
Sans réfléchir davantage,  il saute...
Mais sa chute bizarrement lui semble plus longue que prévu et...  il se retrouve dans une véritable forêt d'orties gigantesques !
Ce qu'il  avait pris pour un champ n'est qu'un terrain vague  envahi par ces plantes... cruelles.
Ses cris alertent le reste de la troupe qui entreprend le sauvetage  du malheureux, blessé dans sa chair et dans sa dignité,  hanteux d'être vu par sa cousine dans une situation parfaitement ridicule.
Cousine, qui sans pitié aucune, se moque ouvertement de lui...
Il faut un bon bain, du vainaigre et des onguents, des remèdes de bonne femme,  pour le  soulager des nombreuses piqûres... des rougeurs et des  cloques du plus bel effet.
Certaines sont fort mal placées pense la jeune fille.  Cette idée, jointe au souvenir du «spectacle» auquel elle vient d'assister, déclenche son  fou-rire...  

           

 

 

 

 

Rouge rebelle...

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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 14:53

 

l'oeuf géant du lapin blanc

 

 

Il était une fois dans la bonne ville de Bretzelberg-sur-Undetroi  un bar à l'enseigne du Lapin Blanc et dans ce patelin, comme partout,  beaucoup de mauvaises langues...

- Vous savez, madame, il paraitrait que la nuit en ville, il se passe des choses...
- Quelles choses ? de quoi parlez-vous
- Des choses inimaginables, ma bonne dame, c'est comme je vous le dis
- Ah bon...et comment le savez-vous ?
- C'est le futur gendre de la fille de la voisine à ma cousine qui l'a raconté...Il y serait allé avec tout une bande de voyous pour  enterrer sa vie de garçon...
- Et alors ?
- Des orgies,  de véritables horreurs !
- Et comment s'appelle ce lieu de perdition,  dans notre ville  ? je n'en crois rien
- C'est le bar du Lapin Blanc
- Ahahahihihihiohohoh !!!
- Mais, arrêtez ! pourquoi riez-vous ainsi ?
- Vous voulez dire chez l'Oeuf ?
- L'oeuf ?
- Oui, bon, chez le Veuf...
- Et pourquoi dites-vous l'oeuf ?
- Ben,  c'est une habitude on disait, quand sa femme est morte on va chez le       Veuf... même des fois "le grand veuf" car il est  énorme l'animal, un véritable géant puis il s'est mis à boire, il a beaucoup grossi
- Et alors  ?
- Il  a perdu ce qu'il lui restait de cheveux
- Et alors ?
-Comme une grosse boule de billard... c'est plus simple on dit "l'oeuf", on va chez l'Oeuf mais ce n'est plus qu'un clodo paumé affalé dans un coin de la grande salle de l'ancien estaminet... alors vos orgies...  votre espèce de  cousin de je sais plus qui s'est bien moqué de vous  !!!  

Si vous passez un jour à Bretzelberg-sur-Undetroi on vous racontera volontiers la triste histoire du pauvre Oeuf géant du Lapin Blanc...

 

  

l'oeuf géant du lapin blanc

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7 octobre 2012 7 07 /10 /octobre /2012 02:04

 

 

Pour La Petite Fabrique d'Ecriture

  

 

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  Charles-Louis Muller - l'appel de condamnés (détail)

 les derniers vers... 

 

 

 

Prison Saint-Lazare - Paris le 1er juillet 1794

 

«  Salut et Fraternité citoyen Chénier !

- pas de ça ici ! laissez-moi ! partez sur le champ !

- mon ami , je vous entends bien mais les gardes nous surveillent...

- je suis condamné à mort ! que peuvent-ils me faire de plus !

- je viens vous apporter un peu de réconfort...

- le seul réconfort serait l'annonce de la fin des tyrans !

- chut... je le voudrais aussi... mais il y a un peu de ça...

- que voulez vous dire ?

- cette fin est peut-être plus proche qu'on ne le pense en général

- que Dieu vous entende !

- plus bas ! mais je vous ai interrompu dans votre travail... qu'écriviez vous donc ?

- une Ode à la Fille de France la plus courageuse...

- de qui voulez-vous parler ?

- de Charlotte Corday ! son geste exemplaire...

- j'admire son courage mais je réprouve le meurtre !

- abattre Marat !  détruire un tel monstre n'est pas commettre un meurtre !

- c'est un assassinat dont les conséquences seront terribles...

- terribles ? nous sommes déjà dans la Terreur

- oui, mais ne rejoignons pas les Terroristes dans leur infâmie

- ils ont perdu leur qualité d'êtres humains !

- Prenez garde mon cher Poète ! un temps viendra où pour détruire ses ennemis sans problème de conscience, on dira d'eux la même chose : « ce ne sont pas des Hommes »

 l'esclavage actuel - que notre bon Roi voulait abolir - repose sur ce dogme... on les parquera, on les marquera comme du bétail, on leur fera subir mille tortures avant de les exterminer... et bien des médecins, y joueront un grand rôle... par d'atroces « expériences »...

- Ceux qui dirigent la France aujourd'hui ne méritent pas mieux... et que pouvons-nous y changer ?

- des amis se proposent de vous faire évader...

- non ce n'est pas mon destin... mes écrits n'auraient alors plus aucune force... Le Poète est un Mage celui qui montre la voie...   Adieu, Monsieur... contentez-vous de  surveiller la publication de mes oeuvres… »

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 23:29

 

ce n'est pas vraiment une blague

ce n'est pas vraiment une mauvaise farce
ce n'est pas vraiment un " poisson d'avril"

mais ça y ressemble...
et pas seulement parce qu'il est question de poisson
je ne résiste pas au plaisir de publier à nouveau ce récit



A huit heures du matin, il fait très beau, un soupçon de vent marin... pardon de "légères entrées maritimes"... mon voisin Jo affectionne en effet (et utilise très approximativement en fait)  le langage météorologique de "ses amis" de l'observatoire du Mont-Aigoual
Jo me dit "Je vais à Port-Camargue. On va aller pêcher en bateau... le grand, tu sais celui du copain Michel qui a la Marina... avec lui et Jean-Pierre, son fils "
Chez nous, quand on ne possède pas, quand on ne sait pas... on est très fier de prétendre connaître des gens qui possèdent ou qui savent...
On est apparemment très généreux dans notre midi...
Trêve de plaisanterie, il est chouette mon voisin. Je l'adore !
Vers midi et demi (faut quand même pas louper l'heure du pastis chez le voisin, moi en l'occurence), je vois revenir mon Jo la tête basse et la mine sinistre...
D'avance je compatis. Une bredouille de plus ? pas grave, on a l'habitude.
"Non, pas du tout ! qu'il s'insurge dès que je l'interroge... on a fait une très bonne pêche...
-Ah, bon, dis-je finement, attendant la suite, l'air dubitatif
-Ouais, on en a pris au moins une dizaine de kilos : deux pageots, un marbret, une daurade et des  loups, petits... mais "à la maille"
Je m'esbaudis mais je fais l'étonné... car d'habitude, aussitôt arrivé il me met le panier sous le nez... aujourd'hui, rien...
"et ils sont où tes poissons ? le copain a tout gardé ?
- Mais non, tu vas voir..."
et il me raconte...
"Trois heures de pêche, tout va bien, la mer est calme et ça mord pas mal...
tu sais qu'on met, au fur et à mesure, les poissons dans le long filet qui pend du bastingage et plonge dans l'eau. Comme ça, on les  garde vivants le plus longtemps possible... plus ils sont frais, meilleurs ils sont"
Je sais... depuis longtemps je connais le refrain.
"Il commence à faire chaud.
On décide de rentrer. Je prends les commandes, c'est un vrai plaisir de conduire un engin pareil... et je fonce, crois-moi...
mais tout à coup, j'ai un doute... je demande "oh,dis donc, Michel, tu as remonté le filet ?
- Non mais j'ai dit à Jean-Pierre de le faire...
je deviens pâle... je hurle
"oh, Pierrot, t'as remonté le filet ?
Non, c'est papa qui l'a fait ! "
Pas besoin d'aller constater la catastrophe !
Nom de Zeus, tu vois pourquoi y a pas de poissons ?"

Et vous, vous comprenez pourquoi le pastis a eu ce jour-là un goût amer.

Les seuls heureux dans l'histoire ? peut-être les poissons s'ils ont  pu se libérer du filet déchiré...

 



 

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11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 11:11

 

plus de trois ans déjà...

ma première brève de nouvelle
à l'amie qui m'a incité à me lancer dans ce genre...


eveil1

 


Ce matin, son réveil est très difficile.

Etait-ce vraiment le matin ?… Il n’a plus aucune notion de l’heure. Il ouvre péniblement les yeux. Il fait jour, une faible clarté filtre par la petite fenêtre, tout là-haut.
Une fenêtre qui lui paraît bien étrange, il ne sait trop pourquoi… La pièce dans laquelle il se trouve lui semble tout aussi bizarre, longue, étroite… comme ce lit très dur sur lequel il se retrouve allongé, là.
Un odeur indéfinissable envahit le petit local...
Il essaie de s’asseoir, mais aussitôt le vertige s’installe. Un mal de tête atroce, la nausée... dans la bouche un goût amer, la langue épaisse.
Il passe la main dans ses cheveux : ils lui semblent légèrement poisseux…
Ses doigts rencontrent un gonflement douloureux…

Que m’arrive-t-il donc ?
Sa tête est vide hormis cette souffrance insupportable. Il n’y a rien… des éclairs de couleur défilent devant ses yeux.
Et très vite une couleur domine, le rouge.
Ses mains lui font mal. Il les regarde. Les articulations de ses doigts sont gonflées, écorchées…
Soudain, le déclic… Ce rouge qu’il aperçoit dans son esprit malade, c’est du sang…beaucoup de sang. Il cherche, examine son corps… facile, sa tenue est déchirée, en lambeaux. Pas de blessure. Tout ce sang ne peut provenir de son égratignure à la tête...Alors ? Le sang d’un autre ? Mais de qui donc ?
Il veut réfléchir mais ne parvient pas à maîtriser ses souvenirs, tout défile beaucoup trop vite. Il respire profondément quand tout à coup, une douleur vive transperce sa poitrine. Il se calme puis se reprend… La tête entre ses mains, il voit enfin…
Il entend les sirènes.

 

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A présent les souvenirs reviennent… mais tous à la fois, c’est beaucoup trop.
Le manège s’arrête, les images sont claires.

Le bistrot près du port, la longue beuverie avec des inconnus, les défis imbéciles, les menaces, le rire des prostituées, les injures, la bagarre, les coups donnés… les coups reçus… le verre brisé, la bousculade, la fuite des uns, la chute d’un corps, l’horreur, la police… le coup de matraque final. Le noir…
Il regarde autour de lui.
La fenêtre là-haut, est munie de barreaux !
Il comprend !
Ses yeux sont exorbités, il étouffe un cri…

puis il se met à hurler de toutes ses forces.
J’ai tué.
J’ai tué un homme… et je suis en prison.

 

 

 

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 01:30

 


 


J'ai rédigé ce petit texte il y a quelque temps...

Une histoire vraie.

récemment le  petit écran présentait un film d'Yves Boisset, L'Affaire Salengro

 Ce ne sont ni les personnages historiques ni le contexte politique qui m'intéressent ici...

Je n'y vois qu'un homme se débattant désespérément dans des filets dont il ne pourra jamais se libérer...

Bien sûr, il y a un Maître qui a écrit sur un sujet un peu semblable et  infiniment mieux que moi...

Relisez donc le conte de Guy de Maupassant "La ficelle"...


  

Fabien, un modeste employé,  avait réussi à devenir maire d’une petite commune...

On disait en général de lui que c'était un brave homme. Apparemment bon vivant, jouisseur, chaleureux, "grande gueule", sympathique... vu de loin... Comme beaucoup de ces méridionaux, grands buveurs de pastis, de gnole... amateurs de corridas (pas de l'élégante bouvine, mais de l'autre, l'orgie  sanglante, admirateurs du "travail" des  picadors), de chasse, de pétanque, de foot et de prostituées... et éventuellement de torgnoles pour bobonne, de coups de pied au cul pour les gosses... Et bien sûr se disant de gauche. Avec ça d'un racisme particulièrement féroce et stupide mais qu'il savait dissimuler pour la bonne cause... Grand ami et agent électoral du député du coin... de la même vague couleur évidemment.

Une caricature ? non, la triste réalité... Le soleil est souvent un "cache-misère". Misère intellectuelle des véritables voyous. La honte dans un paysage riant... La haine sous un aspect bon enfant et généreux...

Histoire politique ? Je n'y suis pour rien, je n'invente rien. Il jouissait naturellement d’une certaine notoriété dans les environs. On le craignait ; personne n’osait lui faire le moindre reproche ; on le flattait en toute occasion.

Jacques, un de "ses" conseillers municipaux, après avoir beaucoup réfléchi, fatigué d'assister à des magouilles dignes d'un Topaze analphabète décida de quitter la majorité et de rejoindre l’opposition (de droite, disaient les imbéciles qui n'y connaissaient absolument rien et se gargarisaient de mots et de vagues notions puisés dans les médias...) Fabien l'avait entraîné, bien malgré lui dans une galère qu'il supportait de plus en plus difficilement... Pas question de démissionner car  en quelques rares occasions il avait l'impression de faire oeuvre utile.

"Traître", "fasciste" (peu de monde savait dans le village ce que cela voulait dire exactement et certainement pas ce gros balourd de Fabien...) Jacques avait commis un crime de lèse-majesté... En réalité, la politique ne l'avait jamais vraiment intéressé.

Les deux hommes travaillaient dans la même entreprise.

Fabien qui, entre autres défauts se révélait  incompétent dans son boulot (mais intouchable, bien sûr), bizarrement, s’était vu confier une tâche assez importante  qu’il repoussait depuis longtemps et était incapable de  mener à bien, un compte-rendu à remettre très vite, sans aucune possibilité de retarder encore l’échéance… Sa vantardise l'avait mis en mauvaise posture.

D’habitude Jacques l’aidait.

Fabien, dans ce contexte très tendu n’osa pas aller jusqu'à demander à son ancien "nègre" de lui apporter son aide… Coincé, il ourdit un véritable complot. Il avait l'intelligence de la méchanceté. Soutenu par quelques collègues sous influence, il imagina un scénario qui fonctionna à merveille : il prétendit avoir rédigé le rapport et constaté ensuite la disparition de ce document.

La rivalité entre les deux hommes était désormais connue de tout le monde, même des responsables de l'entreprise...  Jacques, personnage jusque là  assez effacé, que l'on croyait distant, n'inspirait guère la sympathie.

Certains "témoins" affirmèrent qu’ils avaient vu Jacques emporter ce qui ressemblait à un dossier. Ils n’étaient pas intervenus car, dirent-ils, ils en ignoraient la nature...

L'enquête fut bâclée et l'on ne retrouva rien… mais la calomnie avait accompli son oeuvre...

Jacques eut beau protester, nier, il perdit son emploi… Peu nombreux  furent ceux qui, convaincus de son honnêteté et de sa bonne foi en cette affaire, osèrent aller ouvertement à  l'encontre de l'opinion quasi-générale. De timides protestations restèrent sans effet.

L'affaire était entendue.

Isolé, désespéré, il mit fin à ses jours.     

Fabien fut comblé, honoré, Dieu merci… Il resta employé et maire.

Et pour tout le village ce fut le silence et l'oubli....

L'omerta...  



Allégorie de la Renommée - Nancy

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