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 la courbe magnifique

une image magique

rendue par le miroir

à l'étrange pouvoir

on y voit d'un autre âge

un trop sombre visage

le miroir est jouet

mais son coeur est de glace

pour le peintre un objet

qui révèle une angoisse ?

mais dites-moi vraiment

mais oui dites moi qu'est-ce  ?

un jeu cruel de la belle déesse

jonglant avec le temps ?

un message puissant ?

ou simple fantaisie de Diego Velasquez ?

l'insigne maladresse

d'un peintre débutant

qui voulut réparer la grande oeuvre maîtresse ?

morale ou pataquès ?

trouvera-t-on la piste

et comment le savoir ?

un jouet le miroir ?

un poète l'artiste...

* "l'œuvre a souvent intrigué du fait que le visage reflété dans le miroir semble appartenir à une femme nettement plus âgée. Pour certains, il s'agit d'une allusion à la vanité et à la brièveté de toute beauté. D'autres n'y voient que les effets d'une mauvaise restauration par un peintre ultérieur." (wikipédia)

ma box vient de calancher
donc rien de vraiment grave,
pour quelques jours vais vous lâcher
à notre amitié quelle entrave

je ne veux pas abuser du voisin

qui  très gentiment m'héberge
à votre solitude je gamberge

et de vous prenez bien soin

bisous et à bientôt...

quand au bout du passage aux portes de la vie
l'âge le conduit enfin vers l'issue qui fait peur
reprendre le chemin est son unique envie
regrets et souvenir au plus profond du coeur

dans son âme éperdue brille la silhouette
d'un délicat enfant à peine adolescent
déjà tout frémissant pour une grande fête
mais l'amour est encore un rêve évanescent
 
il a dû  négliger des amis le sourire
leurs yeux souvent moqueurs et le geste indécent
le poussait sûrement de colère en délire
il n'est plus si craintif il n'est plus innocent

loin des regards curieux loin de toute menace
et malgré l'inconfort l'été dans le sous-bois
un couple jeune et beau  plein d'émotion s'enlace
ils iront partager un tout nouvel émoi

revenant de brûler au jeu de ces tendresses
il se revoit toujours embrasé de désir
près de la jouvencelle aux divines  caresses
dont il cherche à jamais le suave plaisir
 
quand approche à grands pas le terme de l'histoire
il rit parfois encore il essaie plus souvent
vainement d'enlever de la dure mémoire
cette image rebelle et la jeter au vent

 d'après Wilhelm Lembrucke. Femme en prière-1918
 

Un trésor j'ai dérangé
près de la claire fontaine
dans son vêtement léger
la belle tremblait à peine

  je sais qu'elle avait très froid
dans le méchant vent noroît
elle était pourtant sereine
aussi calme qu'une reine

    je fus moins heureux qu'un roi
la gentille et douce fée
embrassée puis réchauffée
n'aima pas autant que moi

je le vois le temps défile
et je vieillis  mal je crois
toujours dans la même foi
pour un bonheur si fragile

  mon amie sage est bien lasse
un serviteur j'achetai
douce amie pleine de grâce
lui rendit la liberté

l'amie douce aime la vie
je me sentais enchanté
j'en étais tout dérouté
comme pris d'une folie

quand je voulus l'appeler
je lui dis ma souveraine
ce mot lui fit de la peine
elle voulut s'en aller

elle me dit son envie
sa prison d'argent et d'or
j'ouvre au coeur tant de remords
ma douce amie s'est enfuie

Pale Rider

Une folie du soir et vogue la galère...
Prisonniers et paysans, poètes, jeunes fous,
Amoureux et danseurs, voleurs, bonnes gens, nous,
Embarqués pour un tour dans l'aventure amère.

faut il détruire tout : idoles en fer blanc,
Pour ce jour adorées  par un peuple imbécile,
Les utopies sanglantes et tout le bataclan
Du rêve humanitaire et du bonheur facile…

Ils doivent en finir car l'heure est déjà proche…
Ils sont prêts à se battre, ils ressemblent aux loups.
Leur obstacle, croient-ils, n'est que fragile roche,
une poignée de nains à percer de leurs coups.

Son cheval est tué. Jamais il ne renonce,
Et malgré ses pieds nus et par monts et par vaux,
Sur les cailloux pointus, dans la boue qui s’enfonce,
Le chef porte au sommet le meilleur des lambeaux.

l'adversaire est puissant et  sa  tour imprenable,
il est comme un  serpent comme un poulpe gluant.
Ils devront frapper sec, sans pitié et sans fable,
Sans haine mais sans peur, dévaster en chantant.

Francesco da Ponte (1549 -  1592)

C’est un combat si dur… mais quand on voit sa peine
Et de l’autre côté la paix qui vient sur tout...
Quand ils l'auront compris, il n’est rien qui les freine.
Et si l'un d'eux tombait, l'autre irait jusqu’au bout.

La vie est ainsi faite, il n'y a rien à comprendre.
Un combat disent-ils mais enfin contre qui ?
Nous ne saurons jamais si nous avons conquis
Le trophée que les dieux avaient voulu nous vendre

Au prix de notre vie... S'il n'y a qu'un seul bonheur
Nous ne le voyons pas sur notre vieille terre
Serait-il quelque part au-delà du mystère ?
Cela vaut-il le coup de lutter pour l'honneur ?


la mort bien sûr n'est pas meilleure
si la vie n'est que confusion...
dans l'espoir et dans la passion
et le bonheur toujours un leurre
la mort bien sûr n'est pas meilleure