Gravure d'Albrecht Dürer 1471-1528
Apocalypse to-morrow...
comme les sombres barbares
les inconnus sont arrivés
ivres de conquérir la gloire
très lourdement armés
au matin aux petites heures
à peine réveillés
les enfants qu'un rien apeure
les enfants qui pleurent
les femmes affolées
et les enfants qui pleurent
ont vu les hommes conduits
vers la proche clairière
puis les sinistres bruits
de leurs armes de guerre
puis les coups isolés
ont haché la clairière
Ces bruits ont fait savoir par delà les frontières
au monde impuissant désolé
que les nomades s'en sont allés
sur le chemin de leur calvaire
il faut éliminer
a dit l'homme en son palais
le peuple millénaire
de ceux qui ne s'arrêtent jamais
le bûcher fut le signe
qu'il n'y aurait pour les tribus indignes
ni répit ni pitié
pour ce peuple sans âge
les femmes et les enfants
jetés en esclavage
désormais on leur défend
d'exister davantage
mais le monde profond
ne peut vivre sans rêve
ils sont le rêve sans nom
les nomades qui vont sans trève
ils sont le besoin de liberté
qui en chacun sommeille
nous en sommes hantés
quand le coeur se réveille
mais les nomades un mauvais jour
peuvent devenir les mercenaires
de ceux qui les persécutèrent
et massacrer piller à leur tour
ils vengeront leurs frères
et à la fin des temps
règneront sur la terre
car les vainqueurs toujours seront les plus violents
n'y a-t-il plus de place en ce monde
pour un fervent idéal
elle est bien installée la fête immonde
autour de ce piège infernal
dans les détours de l'âme
quand plonge le regard
il se détourne hagard
de la vision des flammes
restera-t-il assez d'amour
pour éviter la dérive
avant que n'arrive
la triste fin du parcours
Cuivre attribué au graveur François de Poilly (1623-1693)