petit roman en vers, parfois... envers et contre tout, toujours
Face au soleil
Cara al sol con la camisa nueva que tú bordaste en rojo ayer, me hallará la muerte si me lleva y no te vuelvo a ver. Formaré junto a mis compañeros que hacen guardia sobre los luceros, impasible el ademán, y están presentes en nuestro afán. Si te dicen que caí, me fuí al puesto que tengo allí. Volverán banderas victoriosas al paso alegre de la paz y traerán prendidas cinco rosas: las flechas de mi haz. Volverá a reír la primavera, que por cielo, tierra y mar se espera .Arriba escuadras a vencer que en España empieza a amanecer. | Face au soleil avec la chemise neuve que tu brodas de rouge hier, la mort me trouvera si elle m'emporte et que je ne te revois plus. Je serai aux côtés des camarades qui montent la garde sur les étoiles, l'attitude impassible et qui sont présents dans notre effort. Si on te dit que je suis tombé, je m'en serai allé au poste qui m'attend dans l'au-delà. Ils reviendront victorieux, les drapeaux au pas allègre de la paix, et cinq roses seront attachées Aux flèches de mon faisceau. Il rira de nouveau le printemps, que les cieux, la terre, la mer espèrent. Debout, légions, courez à la victoire, qu'une aube nouvelle se lève sur l'Espagne. |
Je sais, je vais encore susciter la polémique
Les paroles de cet hymne me plaisent...
Je demande simplement que l'on juge sur pièces et que l'on ne fasse pas dire aux mots ce qu'ils ne disent pas...
J'ai d'ailleurs trouvé ceci dans Wikipédia que l'on ne saurait en général suspecter de flirter avec "l'extrême-droite"... :
"La musique est de Juan Tellería, et il fut établi comme un des « hymnes officiels »... le 27 février 1937, trois mois après l'assassinat – ou l'exécution, selon le point de vue – de son auteur.
Cette chanson fait partie de la culture musicale des mouvements néo-franquistes et néo-fascistes (souvent chanté avec le bras tendu du salut fasciste). Il passe aujourd'hui pour subversif, car hurlé par les tenants du bunker, les ultras, les anciens combattants et les exaltés de Blas Piñar.
Et pourtant ses paroles, ainsi que le désire José Antonio, ne contiennent pas un mot d'agressivité et sont même, pour une chanson politique, très belles"
José Antonio Primo de Rivera y Sáenz de Heredia est né à Madrid en 1903 et mort à la prison d'Alicante, le 20 novembre 1936.
Homme politique, créateur de la Phalange espagnole, mouvement national-syndicaliste.
Le symbole de la Phalange n'est autre que l'emblème des Rois Très Catholiques, Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille (XVème siècle, le siècle de la Reconquista et de Christophe Colomb) : le joug et cinq flèches...
Quelqu'un, parmi mes correspondants m'a fait remarquer qu'il était fort dommage que ce chant soit lié, dans le contexte historique général de l'Espagne de la guerre civile, au cri célèbre du général Milan Astray "Viva la Muerte !".
L'honnêteté intellectuelle veut que l'on oppose à ce cri la réponse non moins célèbre de Miguel de Unamono :
«Il y a des circonstances où se taire est mentir. Je viens d'entendre un cri morbide et dénué de sens : vive la mort ! Ce paradoxe barbare est pour moi répugnant. Le général Millan Astray est un infirme. Ce n'est pas discourtois. Cervantes l'était aussi. Malheureusement, il y a aujourd'hui, en Espagne, beaucoup trop d'infirmes. Je souffre à la pensée que le général Millan Astray pourrait fixer les bases d'une psychologie de masse. Un infirme qui n'a pas la grandeur d'âme d'un Cervantes recherche habituellement son soulagement dans les mutilations qu'il peut faire subir autour de lui.»
Mon choix politique, s'il n'est bien sûr pas celui de Unamono, n'est pas davantage dans l'approbation d'un tel cri mais lorsqu'un texte est beau et émouvant, le geste courageux, et que, de plus, le discours est prononcé dans une situation très difficile pour son auteur (consigné sur ordre à son domicile, Miguel de Unamuno mourut le coeur brisé, quelques semaines plus tard), il est juste, à mon avis de le faire connaître...
La guerre d'Espagne fut terrible et cruelle...