Vénus
j'ai déjà publié ce billet...
excusez cette pratique, hélas de plus en plus fréquente...
c'est le sujet de cette semaine de ma chère Petite Fabrique d'Ecriture qui m'a donné l'idée de cette amusette parodique...
que mes douces Muses qui président aux destinées de cette communauté veuillent bien me le pardonner...
J'ai tout de même
un peu corrigé et complété...
Entre Onan le Biblique et Diogène le Cynique
"siedo sempre come un maestoso cazzo fra duoi coglioni" *
(Diderot - le neveu de Rameau)
Diderot a écrit un ouvrage d'un genre bien particulier "Le neveu de Rameau". (*)
Il y présente les conversations entre deux personnages qu'il désigne simplement par des pronoms
"MOI", le narrateur-philosophe
"LUI", Jean-François Rameau, le neveu du compositeur Jean-Philippe Rameau (1683-1764)
Les sujets de ces entretiens sont divers mais portent sur les évènements et les personnages du siècle...
Diogéne
en voici un extrait : ...le neveu "se met à sourire, à contrefaire l’homme admirateur, l’homme suppliant, l’homme complaisant ;
il est immobile, les bras pendants ; les jambes parallèles ; il écoute ; il cherche à lire sur des visages ; et il ajoute :
LUI.- Je suis excellent pantomime ; comme vous en allez juger. Puis il se met à sourire, à contrefaire l’homme admirateur, l’homme suppliant, l’homme complaisant... ... Le roi lui-même prend une position devant sa maîtresse et devant Dieu ; il fait son pas de pantomime. Le ministre fait le pas de courtisan, de flatteur, de valet ou de gueux devant son roi. La foule des ambitieux danse vos positions, en cent manières plus viles les unes que les autres, devant le ministre.
MOI. - il y a pourtant un être dispensé de la pantomime. C'est le philosophe qui n'a rien et qui ne demande rien.
LUI. - Et où est cet animal-là ? S'il n'a rien il souffre ; s'il ne sollicite rien, il n'obtiendra rien, et il souffrira toujours.
MOI. - Non. Diogène se moquait des besoins.
LUI. - Mais, il faut être vêtu.
MOI. - Non. Il allait tout nu... L'habit du cynique était autrefois, notre habit monastique avec la même vertu. Les cyniques étaient les carmes et les cordeliers d'Athènes.
LUI. - Je vous y prends. Diogène a donc aussi dansé la pantomime ; si ce n'est devant Périclès, du moins devant Laïs ou Phryné.
MOI. - Vous vous trompez encore. Les autres achetaient bien cher la courtisane qui se livrait à lui pour le plaisir.
LUI. - Mais s'il arrivait que la courtisane fût occupée, et le cynique pressé ?
MOI. - Il rentrait dans son tonneau, et se passait d'elle. "
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Onan
j'ai commis ce petit hymne interprété par le choeur des vierges folles
(ou, ad libitum, des verges folles... c'est même mieux, plus évocateur...)
Vénus qui sort de l'onde pudique en sa coquille pour nous se déshabille et fait damner le monde dans sa jeune beauté elle vient d'apparaître un grand désir va naître devant sa nudité et le penseur lubrique voit arriver pour lui en cet instant magique la fin d'un long ennui mais la braise éphémère ne se rallume pas et l'homme en sa tanière va sangloter tout bas il a perdu ses charmes ses atouts sa beauté du sort la cruauté lui fait rendre les armes il sait donc désormais qu'il devra satisfaire bien seul à tout jamais son envie passagère

tableau de Paul Avril, "De Figuris Veneris" 1906
si quelqu'un désire découvrir les phantasmes de Diogène en ces moments critiques... et ses agissements que la morale habituelle réprouve, il lui suffit de cliquer sur l'image...
Il le fait à ses risques et périls... moi je me contente de placer ce panneau d'avertissement.
les Lumières du siècle du même nom s'éteignent lentement tandis qu'apparaît la silhouette de la machine à découper du bon Docteur Guillotin
* traduction sommaire (en langue académique) de l'italien , "toujours assis comme une verge majestueuse entre deux testicules"

(*) Diderot écrivit, aussi, entre autres oeuvres philosophiqies et scientifiques , un petit roman très libertin... "Les bijoux indiscrets"