petit roman en vers, parfois... envers et contre tout, toujours
Par Lambert Palis (jean-marie)
Des mots venus d'un texte ancien que j'ai plusieurs fois modifié...
au gré de fluctuations...
sans conclusion.
Il était né, paraît-il, la nuit de Noël,
mais ça ne s'appelait pas encore comme ça.
Et puis, des années plus tard,
c'est-à-dire
en l'espace de quelques semaines...
L' homme qui passait
Portait un morceau de bois.
C’était
Un fils de charpentier,
Et charpentier lui-même,
Qui allait à l’usine
Le patron
Lui avait ordonné
De porter ce morceau de bois.
Le patron le regardait et l’aimait.
Le patron était comme un père pour lui.
Ce morceau de bois
Avait déjà une histoire.
Une histoire
D’oliviers
De larmes
De sueur
De coq
De deniers
De glaive
D’oreille découpée,
Déchirée
mais recollée
Car le bon charpentier
Etait bricoleur à ses heures.
Il paraît
Que moi aussi j’étais dans cette histoire.
Comme l’olivier, les larmes, la sueur,
Le glaive
Et l’oreille déchirée.
J’étais un morceau de ce morceau de bois.
Ce morceau de bois,
Dont l’histoire n’est pas tout à fait finie,
A fait tomber
Trois fois le charpentier.
A la troisième fois,
Le pauvre charpentier ne s’est relevé
Que pour se coucher
Sur ce morceau de bois.
Comme le patron l’avait aussi ordonné.
Et l’usine s’est mise en marche.
Une usine de clous, de vinaigre,
De résurrection
Et de résurrections à longue échéance,
De tonnerre, de temples.
Et moi j’étais encore là-dedans.
Mais y a-t-il aujourd'hui
des usines
calmes,
Où l’on ne meurt pas ?
Des usines sans matons...
Des gens ont déclaré
devant ce morceau de bois
Par ce signe nous vaincrons.
Vaincre...
n'est-ce pas un peu trop guerrier
ce langage ?
et je me demande souvent où je suis...
dans le coup,
ou resté au bord du chemin ?
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