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petit roman en vers, parfois... envers et contre tout, toujours

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  Francisco Goya - Autoportrait aux lunettes - 1800 -

 62cm x 48 -  huile sur Toile Musée de Castres (Tarn)

 

 

Extrait du cat. exp. Madrid / Bilbao, 2002/2003

 

 

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"El sueño de la razon produce monstruos" (los caprichos n°43), Francisco Goya, 1798

 

 

Le musée Goya est installé dans une partie de l'ancien évêché de Castres (tarn)  dont les plans ont été dessinés par Jules-Hardouin Mansart, l'un des architectes de Versailles.
Si le musée existe depuis 1840, c'est le legs Briguiboul de 1894 à la Ville qui détermine sa vocation hispanique. Peintre et collectionneur, ébloui par les grands maîtres espagnols, il acquiert de nombreuses œuvres de qualité dont celles de Goya : L'autoportrait aux lunettes, le Portrait de Francisco del Mazo, une série des Caprices et L'Assemblée des Philippines, un chef-d'œuvre incomparable.
En 1949, une série de dépôts prestigieux du Louvre vient confirmer cette spécialisation : Le portrait de Philippe IV de Velázquez, La Vierge au chapelet de Murillo.
Ce musée d'art hispanique, unique en son genre, n'a cessé d'être s'enrichi, et plus particulièrement ces vingt dernières années, devenant un lieu de référence pour apprécier la création en Espagne de l'Antiquité au XXe siècle.

L'Autoportrait aux lunettes, se place à la charnière du XVIIIe siècle finissant, porteur d'idées nouvelles dans une mouvance européenne auxquelles le peintre prête toute son attention et le début du XIXe siècle. L'artiste a cinquante-trois ans ; il est au faîte de sa gloire en sa qualité, nouvelle en 1799, de premier peintre de la Chambre. Il s'est aussi acquitté la même année de la série gravée des Caprices qui, outre l'incompréhension voire la vindicte, préfigure la quête que poursuivra le maître, parallèlement à l'art plus officiel qui le fait vivre.
En 1787, Goya écrit à Zapater que sa vue a faibli et qu'il doit porter des lunettes. Son regard, par-dessus les lunettes, trahit la presbytie. Néanmoins, leur port dans cette oeuvre n'est pas superfétatoire : si elles ne lui sont pas utiles pour saisir l'image dans le miroir placé à quelque distance, elles s'avèrent sans doute précieuses pour la restituer sur la toile, placée à distance plus raisonnable. Goya aurait pu se priver de les représenter par coquetterie. Il n'en est rien : il pose sur lui-même un regard lucide, dénué de complaisance, sur ce qu'il est exactement dans l'instant représenté. L'axe médian vertical traversant l'oeil gauche de l'artiste vient conforter cette sensation d'extrême acuité.

 

 

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