petit roman en vers, parfois... envers et contre tout, toujours
j'évite de trop me "pencher sur l'actualité"...
Saturation, besoin de repos.
Et puis elle vous rattrape et elle n'est pas plus réjouissante aujourd'hui qu'il n'y a guère. Ces titres d'aujourd'hui ou d'hier, hier très proche, d'avant-hier...
Et ce sera pareil demain...
Tué pour un quad
Tué pour avoir promené son chien sans laisse
Une infirmière à domicile tuée par un patient
Un "dictateur" condamné à mort...
Faut-il introduire l'abolition de la peine de mort dans la constitution...
Un SDF mort dans la rue
Les membres d'une même famille meurent intoxiqués par les émanations d'un appareil défectueux
Quatre jeunes tués par un chauffard ivre
Le "dictateur" a été pendu ce matin...
Un gendarme abattu
attentat
Un avion s'écrase
Plus de cent décapitations au sabre dans un pays d'Asie depuis le début 2007
Pluies meurtrières
un otage menacé d'être "égorgé comme un mouton"...
etc. etc. etc.
Quel mélange incongru de meurtres, d'accidents, de non-assistance, d'affaires d'Etat...
La mort donnée, la mort reçue, la mort évitée, ça fait toujours vendre du papier.
Rien de bien nouveau, pas la peine d'en parler, surtout pendant les vacances.
Mais des fois, vous avez le bourdon, ça pique, ça gratte, il faut que ça sorte.
Après les rencontres, les réjouissances et les festins, la dépression post prendiale...
Il y a la mort élégante et poétique,
la mort héroïque.
Il y a la mort habituelle, horrible dans sa banalité.
Il y a la mort politique, la mort pour et par la politique.
On en discute, on se dispute.
Ici on souhaite la mort d'un "dictateur", là, on célèbre joyeusement la mort d'un autre. On dit "bon débarras" quand on apprend le décès d'un escroc à la charité publique...
On discute de l'âge avant lequel un foetus peut être éliminé...
S'il n'y a pas assez de la mort des hommes, on vous parle de la mort des bêtes. Elle est aussi valeur marchande... La mort vendue, imbécile, par les saltimbanques de corrida, pour les spectateurs enfiévrés, la mort vendue, cruelle, pour enrichir les fabricants de fourrures et parer les inconscientes fortunées, pour la science, pour la médecine, pour les fabricants de crèmes de beauté, pour la beauté, pour la bouffe...
On dissèque vif, on écorche vif...
Les Romains et leurs jeux du cirque étaient de petits artisans...
Nos techniques et nos arts de la communication savent être les industries de la peur et de la mort au service de la politique.
Les téléphones-appareils photo transmettent les lynchages...
On peut crier avec le général mutilé Milan Astray "Viva la Muerte !".
Nos demi- fous de 68 ont attribué ce cri aux anarchistes russes de Kropotkine ou ukrainiens de Makhno...
La politique qui déraille,
La mort exaltée.
Comme Miguel de Unamuno, on peut s'indigner de "ce cri morbide et dénué de sens" : "Un infirme qui n'a pas la grandeur d'âme d'un Cervantès recherche habituellement son soulagement dans les mutilations qu'il peut faire subir autour de lui"...
La vie exaltée ?
Indignation sincère ?
Peu après de Unamuno en est mort...
Ou littérature...
Peu importe le camp.
Peut-on flatter une religion qui élève le massacre des adversaires ou simplement des indifférents au rang de vertu théologale ?
Peut-on admettre que les noms des responsables du génocide vendéen soient encore gravés sur les piliers de l'Arc de Triomphe de l'Etoile ?
Peut-on admettre qu'un dignitaire syndical de la police prône "l'éradication" de ceux d'en face ?
Théocratie,
Ploutocratie,
Démocratie ?
Entre les mains des maîtres du monde
La mort n'est qu'un jeu.