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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 18:40

 

J'ai déjà publié ce texte il y a quelques mois, sous un autre titre, je le relis et je le vois sombre et pessimiste. 
Je ne veux rien y changer mais aujourd'hui j'ai autre chose en moi qui me donne une impression de résurrection... 
Le mot est trop fort peut-être ? 
disons de rédemption ? 
Retour en arrière ? non, trop tard... La vie ne repasse jamais par les mêmes sentiers... L'eau de la rivière n'est jamais la même...
Mais mon esprit retrouve des pensées et mon coeur retrouve des sentiments  que je croyais à jamais disparus...
 
Même si parfois je me sens un peu solitaire même si mes émotions peuvent paraître dérisoires...
Et c'est un autre bonheur... le seul...

 


Passages

 

j’eus de la chance dans ma vie,
la chance d'avoir rencontré des amis,
des compagnes, des compagnons
qui ont suscité en moi des sentiments confus,
forts, souvent inattendus
mais profonds...


Compagnes, compagnons ?
jusqu'à treize, peut-être quatorze ans,
cela m'était totalement indifférent.
J'ai eu des copains
qu'alors j'ai aimé
bien
au-delà de la simple camaraderie,
de la pâle cajolerie,
Il m'en souvient,
ils étaient tous mignons,
ces gentils garçons,
et à cet âge, imberbes,
superbes,
légèrement efféminés.
Si leur fréquentation
provoquait
chez moi
de doux émois
je n'ai jamais pensé à autre chose
qu'à un échange
de vagues caresses et de tendres baisers

Et puis vinrent les filles, des voisines,
des cousines…
Pendant quelque temps
nos comportements
ne changèrent
guère
et puis, tout doucement
monta l'attrait du mystère...
Oh, je savais bien ce qu'il en était
de la différence anatomique
mais tout ce qui entourait
ce monde fantastique
bouleversait mon cœur,
me donnait le vertige,
que dis-je,
me faisait un peu peur...
Et puis les caresses
devinrent moins chastes,
plus enthousiastes
sans jamais  aller trop loin …


Il y a deux ou trois mots enfantins
que je ne peux m'empêcher
de répéter
sans cesse :
C'était doux et c'était tendre.
C’était doux et tendre
d’apprendre
ces folles caresses
qui nous laissaient pantelants
au bord du gouffre. C'était doux,
c'était tendre
ce moment
d’avant,
d’avant que tout bascule dans le dur désir,
et le violent plaisir.
Dans l’attente
et la recherche ardente
avant l'accomplissement.
Et ce moment
voluptueux à défaillir,
presque à en mourir,
j'aurai voulu le savourer,
le préserver
le plus longtemps possible.


C'est sans aucun doute
sur ma route
la joie indicible
de ma vie.
Quand je me  retourne aujourd'hui,
quand je revois cette existence
intense,
ces heures sublimes me font venir des larmes,
me désarment.
Le vrai bonheur n'est pas de flamme,
il n'est pas dans l'achèvement.
La perfection n'a pas d'âme.
Il est dans cette attente
chaude et haletante,
cette amoureuse amitié
qui se transforme, hélas, sans tarder,
qui s’altère
en fureur,
et qui meurt
d’indécente  manière.
Pour la conserver
il faut rechercher
l'inaccessible amie,
celle d’une seule vie.
Peu importent les détours,
peu importe l’amour,
la vérité est toute entière
dans les moiteurs douces-amères.

C'est beau la retenue
mais qui peut résister à une fille nue ?

Je disais mon bonheur, vois-tu, il est dans la tendresse
il est dans la beauté de cet après-midi
où, couchés tous les deux dans l'herbe bien épaisse
nos corps avaient creusé un parfait petit nid.

Et la tendresse, hélas, bien sûr n'a pas suffi,
elles sont allées trop loin les si douces caresses...
Quand la sève est puissante, il n'est point de promesse
de ne pas dépasser ce qu'on croyait permis.

Puis l'amour est banal, ce n'est qu'une kermesse,
un jeu où l'on se brûle pendant que l'on grandit.
Mais nous saisit bientôt la profonde tristesse,
il va finir le temps qui nous fut imparti...

On voudrait retrouver  la seule gentillesse,
la foi et l'idéal sont à jamais enfuis...
On éprouve surtout une grande faiblesse,
les élans ne sont plus que vains jeux de l'esprit.

Autour ne nous s'ajoutent les détresses.
Chaque jour on apprend que quelqu'un est parti,
c'est un copain d'enfance, un frère ou un ami.
A la fin de la route il n'y a pas la sagesse...

On se moque de vous, et de votre tristesse
Souvent vous constatez que vous semez l’ennui
On prend votre lenteur pour la simple paresse…
Ce n’est qu’avec froideur qu’on vous donne un appui.

A la fin de la route il n'y a pas la sagesse.
Il n’y a plus désormais que ce que l’on vous dit :
« Vous êtes jeune encore, vous avez bien mûri,
L’âge ne compte pas, vous avez la noblesse »

Ils sont beaux du haut de leur printemps béni .
Vous êtes une ruine, qui tremble et qui s’affaisse
Et vous n’avez plus rien, et vous êtes maudit…
Vous constatez enfin que tout est accompli.

Partez donc, allez-y, elle est dite la messe !
Depuis toujours les dés du sort avaient trahi…
Mais on ne veut rien voir, au moins tant qu’on jouit...
Pour deviner il faut que la fin nous agresse…

Vous savez mais trop tard, que l'on vous a menti... 

 

texte de jmm                                                     
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commentaires

D
Bonsoir Jean-Marie,Comment ne pas fondre devant cette délicatesse qui suinte tout au travers de chaque mot écrit, de chaque ressenti ?...On a beau voir de prime bord quelques propos crus, on abandonne bien vite cette impression au fil de l'histoire. Qui n'a pas ressenti ces premiers soubresauts de l'époque où l'on se cherche, où l'on doit apprendre à canaliser nos sentiments vers ce qui nous paraît le meilleur pour nous ou, pour certains, vouloir connaître quelques désirs inavoués qui resteront à jamais dans notre jardin secret.......A travers cet écrit, tu nous montre un pan de ce jardin secret et je suppose qu'il y en a beaucoup qui n'oseraient pas avoir ce courage et cette envie de partager ceci avec nous, tes fidèles lectrices.......Grand merci de nous faire partager ces douceurs profondes.Paix et Amour mon ami et la tête haute. Je t'embrasseAmicalement. Maria
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L
bonsoir, très chère Maria...je suis particulièrement heureux que tu ressentes ainsi ce texte et que tu manifestes une telle compréhension...je ne pense pas faire preuve de courage, je joue le jeu...Ce n'est pas qu'un jeu, tu le sais,il y a jeu et autre chose que le jeu... à quoi servirait en effet de faire un tel site si c'était pour dissimuler... Je crois que sur ce point, nous nous rencontrons.Je t'embrasse très amicalementjean-marie 
M
Ia Orana,Je suis le vent frippon qui chasse les nuagesfait pleurer le soleil                                                                                   Je suis le vent coquain qui trousse les pareosébouriffe les cheveuxAu diable la tristesse,au diable les annéesqui passent oui bien surmais pourquoi s'en soucier!La vie est une fète dont il faut profiterRegarder en arrière?Pouquoi diantre se blesser?Laissons le temps au tempsLe sourire est beautémême aux regards usés.J'arrète là! Ton poème est très touchant mais je préfère le rire aux larmes et le sourire aux pleurs.AMITIES,a bientot Jean-Mariemarie-Laure
Répondre
L
bonjour, ma chère Marie-Laure...C'est tellement beau, tellement émouvant ce que tu me dis-là... quel talent et surtout quel accent de sincérité qui ne trompe pas !j'ai souvent le blues mais tu as raison, il ne sert à rien de se torturer... Il faut profiter car on ne sait jamais... et surtout penser à ceux qui souffrent avec tellement d'autres raisons et infiniment plus valables...je t'embrasse très amicalementjean-marie
F
Ton écriture est si limpide, tes propos si crus, et émouvants à force d'être juste. J'en ai le coeur serré en arrivant aux dernières lignes, non pas à cause de ces dernières lignes, mais à cause de tout le texte que l'on a alors dans son intégralité.Et dire qu'il y a des tribus au fond des forêts lointaines où il y a tant de richesses et de partage entre les plus jeunes et les plus âgés...Notre occident n'a pas mis les bonnes richesses en valeur, je crois.Pour ton mot d'intro, avec ton image de rivière, me vient à l'esprit "réviviscence" :-)Bises d'amitié
Répondre
L
Merci, ma chère Frederianne...Je ne sais vraiment que dire devant une telle compréhension de mon texte et l'émotion que tu manifestes... et que tu provoques chez moi. Et en plus tu me fais découvrir un mot magnifique... réviviscense ! A la première publication, ce texte était dans un contexte beaucoup plus sombre depuis j'ai retrouvé un certain espoir, au moins un idéal, c'est pour cela que j'ai écrit les quelques lignes d'introduction.Je me suis interrompu un moment pour aller le relire... je ne sais trop qu'en dire. Je préfère que les lecteurs (lectrices surtout) s'expriment librement... Notre civilisation est lourdement  fautive dans tellement de domaines !Merci encoreje t'embrasse amicalementjean-marie
J
Voilà un texte que j'aime beaucoup. Tu sais combien j'affectionne ta plume "arrondie".Ah, nostalgie quand tu nous tiens...!Pourquoi cette peur du "ne plus être" ? De beaux jours n'ont-ils émaillés ton passé ? Oui semble-t-il ! Alors ne crains pas ce qui sera, car ce qui fut, t'a marqué au fer rouge. Non, pas au sens négatif du terme, mais dans cette tendresse qui gaina tes jeunes années. Tu peux revivre ces moments-là dans le regard de tes petits-enfants en leur apportant ce qui se trouve caché dans ta mémoire.Partage J.M et tu seras un homme heureux ; tu as tant de choses à donner aux plus jeunes. C'est aussi une manière de ne pas vieillir.Cool ! Cela va passer, je te connaisBisous,Tite Jyckie.
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L
Merci ma Jyckie,j'a raison, (pour une fois... ) de dire que tes commentaires me sont infiniment précieux, par tes réflexions pleines de cette sérénité que je retrouve chez toi malgré les peines qui t'ont marquée. Ton courage et ta gentillesse sont  communicatifs.je t'embrasse avec toute mon amitiéj'm  
F
A vieillir jeune, on échappe difficilement à la nostalgie des jours meilleurs. Encore faut-il qu'ils l'aient été ... meilleurs ...  On se prend de tendresse pour un coin de canal qui n'était pas encore Saint Martin, pour l'odeur des foins qu'on brassait à gand coup de soleil, pour un garçon si maladroit mais tellement attendrissant, pour les longs cheveux d'une compagne de pensionnat ... ah les amours éthérées que nous avons rêvé, vécu, dont nous avons joui sans retenue, nourrissant nos corps et nos âmes de leur chaleur et de leur joie.Il est des nuits d'automne tellement plus belles que des jours de printemps. Les souvenirs que nous mettons en bocaux tout au long du chemin illumineront l'hiver qui se prépare. Mais voyez-vous, il y a des joies dont je me repais à l'avance ... déguster un Martillac d'avant les gelées en écoutant crépiter le bois dans l'âtre, caresser d'un regard d'une infinie tendresse les imperfections d'un corps qui racontent une si belle histoire, rire aux éclats de cette grande farce qu'est la vie et des tours qu'elle nous a joué ... parce qu'au final, ce n'est pas la nuit qui nous attend ... c'est la certitude éblouissante d'en avoir dévoré chaque seconde, malgré les traces amères.Aimer être, aimé l'avoir été, aimer le devenir ... et le savourer dans le calme apaisant d'une sérénité que plus rien ne viendra troubler.
Répondre
J
merci, France,j'ai l'intention de te faire parvenir une réponse à ton si agréable commentaire mais elle risque d'être un peu longue...à bientôt doncamicalementjean-marie<br />  <br />