« Je meurs innocent des crimes qu'on m'impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort, et je prie Dieu que le sang que vous allez verser ne retombera pas sur la France ».
(dernières paroles de Louis XVI Roi de France avant son exécution le 21 janvier 1793)
le 2 Pluviôse de l'An I
Il y a un certain temps que je ne me suis pas fait traiter de réac...
ça me manquait peut-être un peu ?
non, pas vraiment...
et puis pour le coup, j'ai Victor Hugo avec moi...
Pour Charles Hugo
Cour d'assises de la Seine, 11 juin 1851
LA PEINE DE MORT
Le patient était doué d’une grande force physique ; le bourreau et ses aides ne purent l’arracher de la charrette. L’exécution fut suspendue; il fallut attendre du renfort. Quand les exécuteurs furent en nombre, le patient fut ramené devant l’échafaud, enlevé du tombereau, porté sur la bascule, et poussé sous le couteau.
M. Charles Hugo, dans l’Evénement, raconta ce fait avec horreur. Il fut traduit devant la cour d’assises de la Seine, sous l’inculpation d’avoir manqué au respect dû à la loi.
Il fut défendu par Victor Hugo son père :
"...Messieurs les jurés, vous êtes les citoyens souverains d’une nation libre, et, sans dénaturer ce débat, on peut, on doit vous parler comme à des hommes politiques. Eh bien ! songez-y, et, puisque nous traversons un temps de révolutions, tirez les conséquences de ce que je vais vous dire. Si Louis XVI eût aboli la peine de mort, comme il avait aboli la torture, sa tête ne serait pas tombée. 93 eût été désarmé du couperet ; il y aurait une page sanglante de moins dans l’histoire, la date funèbre du 21 janvier n’existerait pas. Qui donc, en présence de la conscience publique, à la face de la France, à la face du monde civilisé, qui donc eût osé relever l’échafaud pour le roi pour l’homme dont on aurait pu dire : C’est lui qui l’a renversé !
...
Il est vrai qu’aujourd’hui, on traduirait en justice l’athée Voltaire, l’immoral Molière, l’obscène La Fontaine, le démagogue Jean-Jacques Rousseau ! ... Voilà ce qu’on pense, voilà ce qu’on avoue, voilà où on est ! Vous apprécierez, messieurs les jurés !
...
Messieurs les jurés, ce droit de critiquer la loi, de la critiquer sévèrement, et en particulier et surtout la loi pénale, qui peut si facilement empreindre les moeurs de barbarie, ce droit de critiquer, qui est placé à côté du devoir d’améliorer, comme le flambeau à côté de l’ouvrage à faire, ce droit de l’écrivain, non moins sacré que le droit du législateur, ce droit nécessaire, ce droit imprescriptible, vous le reconnaîtrez par votre verdict, vous acquitterez les accusés..."