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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 21:55


 
 

 
Deux ou trois ans après la fin de la guerre ma famille avait quitté son département d'origine et s'était installée dans un petit village près de Toulouse.
C'était alors la véritable campagne à 15 km du Capitole...
A 7 ou 8 km se trouvait un terrain d'aviation militaire.
Un jeudi après-midi, jour de congé pour les écoliers à l'époque, alors que je flâne, en compagnie de mon ami Louis, sur la place devant la mairie-école, je vois mon copain se baisser et ramasser quelque chose.
C'est un objet métallique vraiment bizarre, assez lourd... vague mélange d'une poignée de porte et d'une boule de pétanque. 
Mais certains appendices nous intriguent...
Nous l'examinons et comme des gosses que nous étions, nous décidons d'en faire un jouet, nous nous le lançons, nous le poussons du pied sans aucun ménagement...
A quatre heures, ma mère nous appelle depuis le seuil de notre maison voisine pour le goûter. Vite, lassés et affamés,  nous abandonnons  l'objet sur un banc de la place.
Une heure plus tard, nous revenons, ayant un peu l'idée de voir ce que cet engin "avait dans le ventre"...
Louis se munit d'un tournevis.
Surprise !
Un attroupement bruyant d'une dizaine d'adultes s'est formé autour du banc...
Nous reconnaissons notre instituteur, le maire, des voisins...
et la chose mystérieuse au centre de l'intérêt de tous.
Nous nous approchons et je m'écrie " Mais c'est notre jouet de tout à l'heure !"
Silence soudain.
L'instituteur, livide et l'air furieux se précipite vers moi
il me fait peur...
"qu'est-ce que tu racontes ?
je raconte...
tout le monde a l'air affolé...
on nous explique enfin : "malheureux, c'est une grenade et des plus dangereuses ! si vous aviez tiré sur cet anneau, vous ne seriez plus là !"
la guerre est encore assez proche pour que nous comprenions...
à notre tour de pâlir !
mes genoux fléchissent
mon estomac se révolte
je me sens défaillir.
Louis n'a pas meilleure mine
on nous pose de nombreuses questions... auxquelles nous ne pouvons répondre
nous ne pouvons qu'indiquer l'endroit où nous avons ramassé l'objet... ce qui n'est pas d'un grand secours...
Nos parents arrivent, le maire les met au courant...
puis téléphone à la gendarmerie.
je sens que la peur à retardement de tous ces braves gens va faire de nous des coupables !
ça ne tarde pas, on nous ordonne de rentrer à la maison, d'un ton qui ne tolère aucune récrimination.
La fin de l'histoire ?
Quelques jours plus tard, le maire et les gendarmes viennent nous voir
ils disent que la grenade n'était pas en état de fonctionner !

je n'en crois rien.
je ne veux pas qu'on réduise ainsi à néant notre acte de bravoure...


 



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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 13:08

 




Il y a un certain temps, on m'avait invité à dévoiler mes relations avec ce que l'on appelle les "sept péchés capitaux"...
Aujourd'hui, mon amie 
Azalaïs   vient de me taguer :

"Si Amélie Poulain aime briser la croûte d'une crème brûlée avec la pointe de la petite cuiller, faire des ricochets sur le canal Saint Martin et plonger la main dans un sac de grains,
nous avons tous et toutes des petits plaisirs qui n'appartiennent qu'à nous et nous redonnent du baume au cœur.
Quels sont, comme Amélie, les trois petits plaisirs qui vous redonnent le baume au cœur ?"

Mon éducation chez les "Bons Pères" m'a appris que les plaisirs sont souvent proches des péchés...
Alors je reprends quelques  idées que j'avais développées à propos de deux d'entre eux : la gourmandise et la paresse, ce que j'appelle  "mes péchés mignons"... (petits plaisirs, petits péchés) auxquels j'ajoute la curiosité mais ce n'est pas un vrai péché, semble-t-il puisqu'il n'est pas dans la liste du catéchisme...
Le plaisir de la table... un petit casse-croûte, impromptu, assiette de charcuterie accompagnée de vin rouge de chez nous...



Je remplace souvent la charcuterie par des fruits de mer et le rouge par du blanc sec (toujours de chez nous)





Le plaisir de la sieste... Sur le canapé, repu, somnolent, un oeil sur la télé (allumée quand même mais pas trop de son, une émission plan-plan, genre "Derrick") l'autre sur une revue (pas trop excitante, genre catalogue des 3 Suisses), et de courtes plongées dans un sommeil léger mais délicieux...


 

 



Et puis bien sûr le plaisir ineffable de la lecture... ouvrir un livre nouveau, un roman (noir ou policier, américain de préférence... Connelly ou Grisham ou Coben) en savourer la première phrase qui renferme tant de promesses...


 


plutôt banal, tout ça, direz-vous !

bien sûr, mais je suis quelqu'un de très ordinaire...


Et voici enfin, (à charge pour elles de se  dévoiler à leur tour) mes cinq victimes propitiatoires :

Mimisan, si elle le peut, bien sûr, dans son Japon lointain
Maedes qui nous fait découvrir les beautés de l'Argentine
Melly, la Bretagne et Tahiti réunis dans un bel élan généreux
Quichottine dans sa magnifique bibliothèque
Joëlle dans sa splendide galerie d'art...

 

 


 

 

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9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 23:39

 




Plage de Sant Martí d'Empúries, sur la costa Brava, début juillet 2008...


JM aime nager, longuement, tranquillement, partir droit devant lui...
Aujourd'hui, pas trop de vent ni de vagues... Les bouées jaunes indiquant la limite de la zone protégée  sont  en place malgré la saison qui commence à peine.
Il est 10 heures du matin et il fait déjà chaud... La famille s'installe sur la plage.
Il y a du monde et des pédalos sont de sortie... Il s'agit ici de grands pédalos avec toboggan pouvant emporter tout un groupe... Les gens autour d’eux, pour la plupart, parlent  le catalan ou le castillan... Peu d'étrangers encore en cette période.


JM s'avance lentement dans l'eau. Le reste de la famille, sa femme, sa fille accompagnée de ses deux enfants de cinq et sept ans restent près du bord... Elles lui recommandent de faire attention, de ne pas aller trop loin pour sa première baignade...
Il s'élance.
L'eau est assez fraîche mais tout à fait supportable...
Dès qu'il n'a plus pied, il se retrouve seul.


La ville de Rozas, très loin en face, de l’autre côté de la baie, semble le narguer l
Il se dirige vers la bouée située juste en face et l'atteint facilement, sans forcer. Il nage sans style aucun, ni élégance, mais avec une certaine efficacité.
Arrivé à la bouée, il s'accroche un instant à la chaîne qui la maintient.
Il regarde en direction de la plage... On lui fait de grands gestes. A son tour, il lève le bras en signe de reconnaissance...


JM lâche la chaîne et se prépare au retour. Il a le temps, il n'est pas pressé... Il s'exerce à plusieurs nages, essaie de faire correctement les mouvements. Il s'agite beaucoup, fait "la planche", plonge, repart mais il n'avance guère, la plage est encore loin... Le temps passe.
Un vent léger s'est levé qui vient de la terre. Comme il n'a pas envie de se fatiguer, il décide de rentrer.


C'est alors qu'il voit un grand pédalo avec trois personnes à bord qui arrive droit sur lui... Il commence à râler intérieurement contre "ces abrutis".
Il n'a pas le temps de comprendre que deux hommes sautent près de lui  en criant (en catalan, langue que JM n'entend guère).
Il ne comprend pas davantage quand ces individus, aidés par le troisième resté à bord, lui font signe qu'il faut monter sur le pédalo ! 
JM fait un bon poids et les "agresseurs", surpris par sa résistance et ses  véhémentes protestations  essaient de faire un effort de communication !
L'un d’eux, rassemblant quelques mots de français et de castillan parvient à expliquer que des femmes, là-bas, sur la plage, leur ont demandé de venir l'aider, le croyant en difficulté !
JM éclate de rire, les autres en font autant.
Il décide de profiter de l'occasion et prend place à bord de l'embarcation...


Sauvé malgré lui !





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18 juillet 2008 5 18 /07 /juillet /2008 00:47


Petite anecdote, Grande Histoire...


Chaque fois que je lis cette affimation empruntée à la tradition républicaine de la guerre d'Espagne : "NO PASARAN" je ne peux m'empêcher de sourire en pensant à d'une situation plutôt cocasse dans laquelle je me suis trouvé il y a assez longtemps, au cours d'un séjour en Catalogne.
C'était pendant une période électorale...
A côté d'une grande surface, je vois sur un immense panneau  une affiche représentant quelques jeunes filles en maillot, dans l'eau jusqu'à la taille, image accompagnée d'un slogan en  énormes lettres rouges "NO PASA NADA".
Sans réfléchir, je dis aux amis qui m'accompagnaient, un truc du genre "Encore ces élections...".
Grosse surprise, un immense éclat de rire accueille mon propos.
Je ne comprends pas... cette réaction me déroute, mon talent comique est d'ordinaire assez limité (aussi limité que ma connaissance de la langue espagnole à l'époque... et aujourd'hui encore d'ailleurs).
Au milieu de la joie générale, je  regarde plus attentivement l'affiche en question et, à ma grande confusion, je constate qu'il s'agit en réalité d'une publicité pour des tampons périodiques. Avec ou sans applicateur, je ne m'en souviens plus...
Nom de Zeus, quel bon moment ils ont passé, les copains ! On en rigole encore parfois, à l'occasion...
Enfin, ceux qui restent rigolent... les autres nous attendent en d'autres lieux incertains, en se marrant aussi, j'espère...


 Mon histoire est-elle un autre sacrilège ? 






Jetez, jetez aux flammes cette sorcellerie...


(Apollinaire - La Loreley)


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16 juillet 2008 3 16 /07 /juillet /2008 12:15







tenter de mettre un résumé d'anecdotes en vers ?
quel intérêt ?
aucun, sans doute...
je sais, je rabâche... mais je respecte (enfin plus ou moins... voir mes couvertures d'Hara-Kiri...pour juillet août..) les vacances des autres...
j'ai la flemme d'attaquer un article vraiment nouveau...
alors, en attendant, j'exhume de vieilles choses...
j'essaierai d'illustrer un peu tout ça afin de le rendre moins indigeste
mais après la sieste !
l'article promis viendra...
bisous à toutes et éventuellement à tous
bien à vous
jm

un p'tit clic siouplé sur l'image





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31 août 2007 5 31 /08 /août /2007 00:16

 

Le beau-frère de JM, plus jeune que lui, venait d’accomplir son service militaire et il lui restait une cartouche de cigarettes de l’armée mais cette petite provision était partie… en fumée.
Un jour une rumeur circule dans le quartier : le bureau de tabac des Arènes (*) a encore des gauloises… le beau-frère, compagnon des barricades, avait une vieille  403 Peugeot diesel, ancien taxi Parisien qui avait franchi allègrement la distance terre-lune… son réservoir était presque à sec et pas de témoin de jauge, bien sûr, pour savoir où l’on en était.
Tant pis, on y va… dix kilomètres et… rideau de fer ! Les badauds sur le trottoir d’en face se moquent des arrivants crédules… on dit qu’à Muret, il y a quelques chances… Vingt bornes de plus avec bien sûr le même résultat et du gazole en moins… Il faut rentrer à Toulouse, traverser la ville avant d’atteindre la résidence… On y parvient sans trop y croire…
JM est fou de rage,  prendre le risque de se retrouver dans une situation très difficile pour quelques copeaux de méchant petit bois entourés de papier que l’on brûle en s’empoisonnant !
Une véritable forme d’esclavage moral intolérable à son esprit rebelle…
« Fini ! Il faut être vraiment stupide, j'arrête ! ». La terrible décision est prise…
Voilà donc la réponse à la première question,  pourquoi JM décida-t-il, un beau matin de mai 68 d'arrêter de fumer...
C’est bien beau tout ça mais comment faire ? Quand il annonce la couleur à son entourage, il ne récolte que des quolibets… Il est seul.
Comment notre  torturé va-t-il parvenir au bout du temps des vaches maigres ? En fumant la blonde paille quand le besoin est trop fort, en mâchant du chewing-gum... Il  allait en arriver au ramassage des mégots, mais là, la concurrence se révélait très forte, la matière première  étant forcément très rare...
Et ce fut la fin des grèves suivie d’un retour assez rapide à la normale... Il faut  rattraper le temps perdu, les fumeurs enragés sont prêts à prendre d'assaut les dépôts encore occupés et l’usine de la SEITA elle-même... Il n’y a  plus d'opinion politique qui tienne...
Comment rattraper le temps perdu ? en mettant trois ou quatre clopes à la bouche en même temps ? pas raisonnable, pas pratique...
Une cigarette à peine finie permettait d’allumer la suivante… une boulimie absolument incontrôlable…
Et puis, la peur du manque s'estompant, JM  revint à sa décision, plus que jamais  convaincu que là seulement était le salut...
Que faire... il avait déjà tenté une expérience avec un reste de cachets que lui avait refilé un copain déçu… pas de patch, pas d'acupuncture à l'époque... Ces cachets ? Une véritable cure de nicotine  concentrée qui l'avait presque amené aux urgences sans pour autant lui ôter la moindre envie...
Alors ?
Retour au chewing-gum... mais ruminer comme une vache est une perspective guère plus exaltante que de  se transformer en cheminée d'usine.
Changer de clopes...
JM va essayer bien des marques, une américaine plutôt que l'autre ? Echec, toujours de la paille...
Petits cigares ? Ecoeurant à la longue
Les rouler ? Pénible
La pipe ? une véritable allergie entraînant toux, et salivation peu ragoûtante…
A chaque changement, JM constate une légère baisse de la consommation, au début et puis retour à la case départ...
Fin peu glorieuse de l'année scolaire 1967-68
Pendant les vacances, c’est le même cycle infernal.
Tout au long de la nouvelle année scolaire il n’y a aucun véritable progrès. JM est en congé pour études et à la fac il ne fume pas pendant les cours… Il évite aussi de fumer dans les salles qui reçoivent le public…
Il essaie une des dernières "roue de secours" : les "gitanes papier maïs" avec filtre, ces saletés jaunes qui s'éteignent tout le temps... très fortes et qui ont un  puissant goût de tabac. Sa consommation  ralentit jusqu’ à moins d'un paquet par jour.
Le jeune homme  est vraiment motivé... mais ça fait presque un an que ça dure ! il  en a assez d'autant plus que les gitanes filtre se retrouvent le plus souvent amputées de leur appendice prétendument protecteur…
Vacances d’été 1969…
JM se met aux "Boyards maïs filtre", de gros machins, d’une taille presque double de celle d'une cigarette ordinaire,  malheureusement de trois à quatre par jour, après les repas il en revient à cinq, puis six…
Il arrête la consommation de café puisque c'est en dégustant cette boisson que les cigarettes sont les meilleures... Une forte angine l'empêche un temps de pétuner mais il se force presque à reprendre...
C'en est trop...
à la mi-août JM songe au suicide, il n'en peut plus.
Il va passer quelques jours à la campagne chez ses beaux-parents petits agriculteurs et participe à quelques travaux, en particulier à l’épandage du fumier à la fourche, dans les  prés...
Ce travail est pénible : l’odeur, les mains toujours sales que l’on n’a pas  envie de porter à la bouche et c'est le début du miracle : une, deux, trois heures sans fumer et même sans vraiment y penser. L’impression que le besoin diminue. Dans le calme, la raison commence à l'emporter
Il achète des cachous,  des bâtons de réglisse… Les progrès se maintiennent.
C’est le retour à Toulouse... Avant la rentrée, il faut que tout soit réglé !
Le grand jour arrive. JM l’a décidé : aujourd’hui, pas une seule cigarette.
Toute la journée au lit. Jus de fruit... mal de tête, aspirine… picotements dans les joues, colère rentrée... mais il  tient bon. Au deuxième jour, il se lève… la tête tourne mais c’est une véritable fringale qui s’empare de lui… alors que jusqu'à présent la nourriture n’était pas son premier souci… La rentrée arrive et ça tient toujours...
une semaine, passe, ça a été dur mais ça va mieux...
JM a découvert des pastilles destinées à calmer les brûlures d'estomac... elles sont entortillées dans un papier, comme des bonbons, papier qu’il enlève en le coinçant entre les dents et en tirant d'un coup sec... quand le besoin , se fait sentir, ça occupe les doigts et les lèvres.
ça marche !
Le premier mois passe JM est convaincu que c’est gagné... plus jamais une cigarette et ça fait 40 ans que ça dure...
Il y a eu des craintes. Jean-Marc sait qu'après un bon repas bien arrosé, l'esprit est faible et la chair est prompte mais la tentation si elle eut bien lieu fut facilement repoussée... un vague essai une fois, mais il n'y avait plus ni le goût ni le plaisir.
Voilà donc la réponse à la deuxième question : comment JM a-t-il atteint son but ?
Vous êtes déçus, vous auriez voulu une recette , il vous la donne...
allons-y gaiment en avant pour les ingrédients : 
- la révolution sociale
- la grave pénurie nationale de tabac et de carburant
- la réflexion lucide
- la motivation
- la décision
- le long martyre qui suit
- quelques astuces de pacotille
- l'occupation manuelle
Vous mettez tout ça dans un shaker et vous agitez longuement…
Longuement… vous êtes jeunes, vous avez le temps de prendre votre temps… à l'époque, JM l'avait aussi... Un an, ce n’est rien… aujourd'hui le temps lui a joué son méchant tour habituel : l'approche de la vieillesse avant d'avoir compris... Difficile de rattraper ce qui a été perdu...
Il se prend parfois à rêver… Et si je n’avais pas arrêté ? La débauche tabagique m’aurait certainement tué. Bah, ce ne serait plus à faire… drôle de mentalité…
ça vous suffit ? aujourd'hui il y a bien d'autres moyens plus doux, mais efficaces ? c'est douteux... les filtres, les allégées ? escroqueries.
un conseil de JM :
Soyez motivés, par vous-mêmes motivés.
Les remarques désobligeantes des autres ? un agacement permanent. 
Les "frousses médicales", les mentions macabres sur les paquets ? un leurre. 
Surtout, croyez-en son expérience, si vous voulez, après quelques tentatives avec les diverses aides disponibles aujourd'hui,  essayez d'arrêter totalement du jour au lendemain... vous vivrez une journée atroce, une semaine très difficile, un mois pénible et c'est tout mais quel soulagement ! quelle fierté !
Il est vrai que, l'appétit revenu les kilos sont arrivés... il en reste encore quelques uns... 
Un peu d'exercice... JM s'est mis ensuite à la natation et au judo...
L'effort n'est rien...quand le but est atteint...
 
 
 (*) bloc de béton dit « Arènes du Soleil d’Or », aussi moche, aussi infâme que les spectacles taurins qui s’y déroulaient et heureusement disparu aujourd’hui)
 
 
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29 août 2007 3 29 /08 /août /2007 02:18

 

JM fumait trois paquets de cigarettes par jour ! il ne faisait jamais rien à moitié... 
Sans arrêt la cigarette aux lèvres... Prof, ll fumait même en classe devant les élèves... il y avait vraiment grande tolérance dans l'Education Nationale à l'époque... surtout dans l'Enseignement Professionnel où il n'était pas question de  "brimer" en quoi que ce soit les professeurs d'atelier, pour la plupart d'anciens ouvriers, fort rebelles à tous les "diktats de l'Administration"... les enseignants des autres disciplines auraient mal vécu toute forme de discrimination... 
JM fumait au lit, le soir en lisant... de gros pavés de verre, (accessoires du bâtiment habituellement insérés dans les murs afin de donner un peu de lumière dans les pièces) lui servaient de cendriers... Il en traînait partout dans l'appartement. Toujours pleins... madame les vidait... la lune de miel durait encore...
Il ne fumait pas n'importe quoi, s'il vous plaît : "Gauloises" ou "Gitanes" sans filtre, bien sûr, un cigare à l'occasion... la pipe lui rappelait les trop mauvais souvenirs de ses années de galère du début de sa vie d'étudiant... (1)
JM ne va pas vous donner de recette-miracle, ô vous mes  amies, mes  amis qui souhaitez renoncer à la funeste habitude...
Ce serait trop long et surtout très compliqué...
Il n'y faudrait pas moins d'une Révolution sociale !
Mai 1968... JM a raconté ses aventures pendant cette période fort troublée mais exaltante à plus d'un titre (2)
Toulouse, les grèves généralisées, toutes les activités paralysées presque dès le début... deux surtout, de ces blocages nous allons le voir, gênèrent beaucoup notre ami.
Dans la cité des Mazades (3) le buraliste qui appréciait beaucoup le jeune homme, (un aussi bon client, on le gâte) avait gentiment gardé un stock des cigarettes brunes (et du "gris")  pour les plus fidéles acheteurs et pendant une dizaine de jours, JM ne ressentit pas trop les privations... Et puis, un jour le commerçant, la mort dans l'âme (n'exagérons pas tout de même) annonça la fin de la réserve... plus de brun, même pas du tabac pour en rouler une ou pour bourrer la pipe, plus de petits cigares...
Que du blond !
JM, depuis quelques essais de jeunesse ne supportait pas ce tabac venu d'ailleurs au goût de friandise frelatée...
Le Drame...
Bon, Toulouse est une ville très étendue... on va aller voir ailleurs. Mais presque plus d'essence pour les voitures... Tous les dépôts bloqués et les stations-service désespérément à sec...
Pas de transports en commun.
Pas de vélos.
Aller à pied ? c'est inutile. On sait depuis quelques jours qu'il n'y a plus rien dans les bureaux des avenues et des rues proches...
Et pourtant il faut fumer !
Alors, la solution ?

à suivre

 

 

 

(1) voir "déboires estudiantins"
(2) cliquer sur ce lien : Révolution 68
(3)  beaucoup de monde sur Over-Blog connaissant et aimant la Ville Rose, nous ne priverons pas du plaisir de citer les noms des quartiers ou des villes avoisinantes . Les Minimes, les Mazades près de la Barrière de Paris, en face du stade des Minimes, dans l'avenue Nègreneys...

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16 août 2007 4 16 /08 /août /2007 04:04

A Azalaïs, amicalement, en espérant que le dialogue, encore balbutiant, peut se poursuivre...

Un site bienvenu,  particulièrement intéressant et poétique amène aujourd'hui Jean-Marc à reconsidérer certaines de ses positions  à propos de la langue occitane. Il n'avait pas voulu faire de polémique mais les termes utilisés étaient beaucoup trop souvent inutilement méchants. Il arrondit les angles... il réfléchit en marchant...

 

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Le père de Jean-Marc, racontait beaucoup de petites histoires, il les racontait en " patois", en langue du pays, ce que beaucoup aujourd’hui appellent  Occitan …
Jean-Marc n’appréciait pas trop ce mot. Pour lui, il désignait la langue fantôme d’un pays qui n’a jamais vraiment existé, cette fameuse  Occitanie. 
Depuis, des contacts amicaux lui ont permis de corriger cette façon de voir. Vouloir faire revivre une langue n'est pas oeuvre facile même si aujourd'hui encore, il préfère parler de Langue d’oc et de dialectes… De languedocien, d’auvergnat, de provençal, de gascon, de béarnais…
Le languedocien du sud de l’Aveyron, de cette région qui jouxte le département de l’Hérault, est cher à son cœur. Jean-Marc le comprend et  le parle à l’occasion mais il ne sait s'il pourrait tenir de longues conversations...  Il ne peut l’écrire, du moins de façon suivie. Il lui semble parfois, à tort certainement, qu'on en a fait une langue pour érudits,  un  ensemble  pour intellectuels surtout avec une graphie qui lui donne un air vaguement artificiel.
Il n’y a qu’à les écouter dans les émissions télévisées, beaucoup pensent en français et essaient péniblement de traduire. Ce n'est pas de leur faute... Ils inventent même des sons, ils inventent parfois des mots. Quand, par hasard, un vieux paysan intervient, on se sent renaître, on sent que cette langue c’est sa vie. Tous les autres empruntent. 
On assiste presque au même phénomène dans les émissions catalanes. Les Catalans du sud (du côté de l’Espagne) en parlant leur langue, la vivent, vivent son histoire douloureuse, ils l’utilisent dans la vie de tous les jours, en tous lieux, paysans et citadins, pêcheurs et notaires, ouvriers, notables… et hommes politiques.
Du côté français des Pyrénées, c’est trop souvent l’exercice scolaire. Encore que, grâce à la proximité du grand ensemble catalano-valencien riche, conquérant et fier, grâce à l’intensité des échanges, la dégradation ne  paraisse pas aussi importante.
Les Catalans ont « normalisé » leur graphie et l'ont "imposée" intelligemment, progressivement...
Il existe chez nous la graphie provençale ("phonétique") du grand Mistral, celle du félibrige et de ses mainteneurs… En réalité, les occitanistes trop souvent semblaient la mépriser.
Quand certains ont dit que le grand Dante avait failli écrire la «Divine Comédie » en occitan, ils ont tout dit. Failli... mais Dante écrira son chef-d'oeuvre dans la belle langue florentine… peut-être découragé par le manque d'unité donc d'universalité de notre langue du sud.
Le père de Jean-Marc et surtout sa grand-mère (née en 1885) ne connaissaient guère que  "le patois", ou du moins se sentaient infiniment plus à l’aise avec lui qu’avec le français enseigné à l’école… Et c'est en entendant parler cette langue quotidiennement dans son enfance et son adolescence que Jean-Marc en a appris l'essentiel et ne l'a jamais oublié...  De cet apprentissage empirique et uniquement oral, sans la moindre référence scolaire, viennent les difficultés qu'il éprouve aujourd'hui  à l'écrire...
Cette école où des enseignants peinent  pour essayer de sauver une culture dont on a pendant trop longtemps appris les élèves à se passer... En réalité, on a l'impression que cela sert surtout trop souvent aux potaches à glaner quelques misérables points à l’oral du bac. La solution, Jean-Marc ne l'a pas, mais aujourd'hui il veut éviter de décourager les bonnes volontés... 
Il est à l'écoute des poètes et des chanteurs, souvent partisans mais d'un lyrisme bouleversant... Mans de Breish chantant Joan Bodon,  en particulier " Los carbonièrs de La Sala", qui lui arrache des larmes... Il a plaisir à en lire les textes en occitan...
Des gens pleins de prosélytisme veulent inciter les communes à apposer des panneaux  à l’entrée et à la sortie des villes indiquant le nom occitan de la cité… Mais c'est fort déroutant pour les non-initiés...
Dans un ordre d'idées quelque peu différent mais voisin, on nous leurre quand on nous parle de « pays cathare », quand on glorifie cette religion aberrante pour laquelle le monde matériel, réel, l'amour charnel et cette vie terrestre représentent le Mal absolu puisque appartenant à Satan.
Interprétant l’Histoire en fonction d’idéologies actuelles, on voulait en faire un symbole de libération, on en  fait une marque commerciale, un label pour écouler du vin ou du  fromage. Mais il y a des intérêts locaux parfaitement respectables.
Des édiles sans scrupules  installent d'autres panneaux annonçant votre entrée dans ce "pays cathare"... On vous présente "Agde, ville grecque", "Carcassonne, ville médiévale"... "l'Ariège, terre courage" (va bene, pour des gens qui ont peur du gros nounours...). Telle ville n'est pas plus grecque qu'un groupe Eskimo n'en est aujourd'hui au néolithique ou  telle tribu africaine au paléolithique inférieur...
On confond folklore épicier et élan culturel...
Jean-Marc ne veut pas lancer une vaine polémique... ce sont de simples réflexions à usage interne surtout.
Il n'est ni linguiste ni historien...
Il n’y a pas ici d’arguments, il n’y a que des sentiments...

 

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9 août 2007 4 09 /08 /août /2007 23:54

 

 

Pour reprendre le récit plus ou moins romancé de la vie de Jean-Marc, il faut aller dans la catégorie-rubrique "autobiographie"... (affabulations de I à X)

 

     Après son modeste « exploit » électoral, Jean-Marc se trouva fort occupé. A la mairie, il n’avait pas voulu solliciter un poste d’adjoint (il n’était pas question de susciter des polémiques au sein de la nouvelle équipe). Sa profession lui laissant relativement plus de temps libre, et grâce à sa facilité d'écriture  de textes courts et incisifs, ses collègues lui abandonnèrent volontiers la responsabilité du bulletin municipal que l’on s’était engagé, au cours de la campagne électorale, dans un très louable souci de « transparence » à faire paraître mensuellement. Le pari fut tenu et les gens du village y attachèrent bientôt un grande importance. Jean-Marc ne fut pas le seul à y écrire mais la tâche se révéla fort prenante… Les réunions du conseil municipal furent très fréquentes au début, comme les concertations officieuses et les assemblées du Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple. Il fut souvent chargé de mettre en forme les comptes-rendus… Les secrétaires récemment recrutées devinrent de plus en plus efficaces mais Jean-Marc, par ses conseils, collabora toujours assez étroitement à leurs activités. Il participa aussi à bien des commissions spécialisées…
    C’est à cette époque qu’il se lança dans l’apprentissage de l’informatique, et, ne faisant jamais rien à demi, il se passionna pour cette technique, relativement nouvelle. Dans le cadre de l’éducation nationale il devint membre d’une association qui avait pour but de promouvoir l’utilisation des micro-ordinateurs dans l’enseignement. Il ressentit souvent un certain ostracisme à son égard, les profs n’ayant pas oublié ses prises de position politiques… mais devant sa persévérance, et grâce à l’amitié de quelques-uns d’entre eux, il faut le reconnaître, la situation s’améliora rapidement.
    Vie professionnelle, « municipale », informatique, participation à la Formation Continue des salariés de diverses entreprises... judo, tout cela eut un certain retentissement sur sa vie familiale qui s’en trouva sérieusement perturbée. Il se reproche encore souvent d’avoir été négligent dans les rapports avec ses enfants. Sa femme supportait mal ses absences de plus en plus nombreuses. Ils vivaient dans une petite ferme isolée comprenant des champs, des bois, des prés et des dépendances, un achat réalisé peu après leur arrivée dans la région. Beaucoup de travaux d’entretien étaient nécessaires et Jean-Marc n’avait pas le temps de s’en occuper. Sa femme réagit vivement, la situation se détériora et la rupture fut évitée de justesse…
    En 1986, la droite « modérée » (républicaine disaient certains) revint au pouvoir, avec une très courte majorité à l’assemblée nationale. Le Front National obtint un bon résultat et put constituer un groupe parlementaire. Jacques Chirac fut nommé 1er ministre. Le mode de scrutin proportionnel imposé à l’occasion par Mitterrand fit que dans le département de Jean-Marc, pourtant un des plus « à gauche » de France, un député de droite soit élu. Un homme de qualité, futur ministre, avec lequel notre ami eut d’excellentes relations. En plus des autres activités, Jean-Marc se chargea de lui faire découvrir la réalité profonde de la circonscription et l’accompagna dans ses visites aux électeurs… Bien qu’ayant de la proche famille dans le département, le nouveau député avait fait carrière et vécu dans la région parisienne. Naturellement ses adversaires avaient beau jeu d’évoquer son « parachutage »… Ils ne s’en privaient pas. La situation paraissait  favorable mais l’expérience déplorable de cette première « cohabitation » tourna très vite à la catastrophe pour une droite velléitaire et coincée…
    Jean-Marc fut dérouté et dégoûté par ces accommodements continuels, les compromis stériles, le refus de la nouvelle majorité de tenir compte de l’appoint occasionnel qu’aurait pu fournir le Front National si n’avait pas été maintenu contre lui un acharnement imbécile et suicidaire…
    Tout fut consommé en 1988 quand Jacques Chirac perdit nettement la présidentielle, quand une nouvelle majorité de gauche arriva au Palais Bourbon. Le député de droite du département, sentant le vent tourner avec le retour du scrutin uninominal à deux tours, et estimant (à juste titre) qu’il n’avait plus aucune chance dans le département, avait rejoint des cieux plus cléments…
    Un changement de règles et le tour est joué.
   Jean-Marc n’eut désormais plus grand respect pour le suffrage universel puisque de telles magouilles parfaitement légales pouvaient jouer un si grand rôle… Ceci joint aux possibilités offertes par le découpage, le « charcutage » des circonscriptions, sa méfiance se transforma en véritable mépris. Mépris pour le spectacle médiatique, le cirque publicitaire, les prétendus sondages d'opinion, les trucages, le racket, le chantage sous toutes ses formes, la corruption, l'argent gaspillé, le temps perdu à l'occasion des campagnes électorales (surtout présidentielles)... pas tout à fait un retour à mai 68... Pourtant le slogan "élections, piège à cons" hantait à nouveau son esprit
    Peut-être est-ce de cette époque que date son attrait pour la Monarchie… Douteux, bien d'autres éléments de réflexion intervinrent ensuite. A peine un point de départ.
    En même temps, dans sa vie, se produisirent un changement professionnel important et un bouleversement familial… Changement d'Académie d'abord puis de "métier"...
 
Après trente ans de professorat, Jean-Marc se rendit compte que, si l'informatique pédagogique lui avait permis de sortir des sentiers battus (ainsi que sa participation importante à des actions de Formation Continue pour adultes), il n'avait plus, dans l'enseignement des disciplines littéraires, ni le goût, ni l'envie de continuer... Il n'avait, croyait-il, rien de nouveau à apporter aux élèves. Il devait trouver autre chose, changer, lui aussi, d'orientation... Il présenta sa candidature au concours de Personnel de Direction. Il fut admis assez facilement, grâce, en  partie, à l'épreuve d'informatique. Sa reconnaissance envers Jean-Lou, son ancien formateur, en fut d'autant plus grande... Quand il fut nommé à la direction d'un collège (activité qu'il trouva passionnante), ses connaissances  le servirent encore et lui permirent de jouer un rôle assez important car l'informatisation dans la gestion de l'Education Nationale se développa très rapidement à tous les niveaux : saisie des notes par les enseignants, rédaction des bulletins trimestriels, confection des emplois du temps, amélioration du fonctionnement des Centres de Documentation et d'Information, communication avec l'Administration, les organisations partenaires, les collectivités... internet...
 La politique perdit pour lui beaucoup de son intérêt. Il quittait un monde mesquin par la petite porte.
Il ne se représenta pas aux municipales de 1989, se refusa désormais à adhérer à quelque Parti que ce soit...

Il s’éloigna sur la pointe des pieds…

 

 

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28 mai 2007 1 28 /05 /mai /2007 10:02


Petites aventures d’un militant

 
  De 1981 à 1988 Jean-Marc eut une activité politique relativement importante… plus qu’à n’importe quelle autre période de sa vie. Il participa directement à la rédaction du mensuel local du R.P.R. Il eut l’honneur d’en écrire l’éditorial (*) après les élections municipales de Dreux, élections qui virent la victoire de la droite «modérée» alliée au Front National. Il parcourut les campagnes pour recueillir des abonnements, il rendit visite aux artisans et petits industriels afin de vendre des emplacements pour encarts publicitaires.
  Jean-Marc eut la chance d’être fermement soutenu par le secrétaire départemental du mouvement, enseignant, chef d’établissement avec lequel il noua des liens amicaux. Il eut besoin de ce soutien après la parution de l’éditorial car certains, à l’intérieur même du Mouvement, crurent y déceler des relents «d’extrême droite». Alors, bien sûr, la gauche du coin redoubla d’acharnement contre lui ! Il ne se sentit point gêné par ces soupçons et à partir de là, en évitant les provocations, il se rapprocha du parti de Jean-Marie Le Pen, ou du moins, se retrouva de plus en plus souvent sur la même «longueur d’onde».
  Lors de  la deuxième édition des élections européennes au suffrage universel (la première datait de 1979), il eut le tort de laisser entendre qu’il avait voté en faveur de la liste du Front National. Mais il n’était pas question de quitter le mouvement gaulliste. Dans sa naïveté, son manque d’expérience lui laissait croire en un possible rapprochement entre les deux formations. Il devint un lecteur assidu de  «Minute» de François Brigneau, sans être absolument d’accord avec toutes les options de l’hebdomadaire…
  En 1983, eurent lieu des élections municipales très importantes (importantes, aussi bien localement qu'au niveau national). Jean-Marc y participa activement et eut la main heureuse… Il vivait alors dans un village de 900 habitants mais c'était un chef-lieu de canton dans un département peu peuplé (la ville la plus importante n’avait guère que 15 000 habitants). Ce village était dirigé par une municipalité de gauche depuis assez longtemps. Le maire, âgé, décida de se retirer. Tout le monde croyait que le premier adjoint, un petit industriel de très bonne réputation, lui succèderait naturellement. C’était compter sans l’imbécillité des socialistes du cru. Cet homme avait, à leurs yeux un défaut rédhibitoire : il n’était pas «encarté»  au PS. Ils allèrent chercher un candidat bon teint (membre de l’éducation nationale…) qui ne résidait pas au village mais au chef-lieu départemental. Les gens  ressentirent cette démarche comme un véritable affront... 
  Jean-Marc (qui avait l’impression d’en avoir assez fait comme ça… et installé au village depuis une date trop récente) n’avait pas l’intention de s’en mêler. Devant l’exaspération des villageois, il changea d’attitude et, à titre personnel, mais avec l'accord du secrétaire départemental du RPR, il alla trouver l’adjoint, pour lequel il avait beaucoup d’estime, et essaya de le convaincre de constituer une liste et d’en prendre la tête. Fort honnêtement, l’autre refusa tout d’abord, en expliquant qu’il avait des convictions et qu’il ne voulait pas les trahir. Jean-Marc fut malgré tout persuadé que l’homme était blessé, humilié, et que son refus n’était pas définitif. Il en parla autour de lui et constata que beaucoup pensaient de même. Commerçants, artisans, paysans prirent le relais. Quand la gauche fit paraître la liste des candidats, ce fut la consternation : tous les « bras cassés » du village, les «incapables» s’y retrouvaient, avec le renfort de quelques prétendus étudiants des facultés toulousaines et, surtout, provocation suprême dans un contexte encore très rural, cette liste ne comportait aucun nom d'agriculteur…  
L’adjoint se décida enfin, prit la tête d’une « liste d’entente » (le mot union avait trop de connotations de gauche), dont Jean-Marc faisait partie et qui fut triomphalement élue en entier… Un bastion socialiste, un chef-lieu de canton venait de tomber. Ce n’était pas une victoire de la droite, les opinions étaient trop diverses au sein de la nouvelle équipe pour affirmer qu’un camp avait gagné. Mais la politique bassement politicienne avait subi un rude échec. Il faut reconnaître que les dirigeants socialistes influents, lucides avaient prévu cette fin et qu’ils n’avaient pas apporté un soutien très actif à la liste de la gauche officielle. Le maire restait « à gauche » mais l’équipe fonctionna dans l’ensemble plutôt bien et les promesses électorales furent rapidement concrétisées, à la satisfaction générale…

   « Much ado about nothing » ? Peut-être… Peu de chose, en effet…
  L’histoire d’un individu sans grande importance est faite de ces petits riens... Et la Grande Histoire : les petits ruisseaux font etc. etc. ?
  bof...
  Font trois petits tours et puis s’en vont...
   

   Le nouveau maire et Jean-Marc avaient des raisons supplémentaires et personnelles de se réjouir : malgré  leur "retournement de veste", leur "trahison", ils avaient tous deux été élus au premier tour, avec, coïncidence,  exactement le même nombre de suffrages pour chacun... Ils avaient craint,  en effet les "coups de crayon " que permet, dans les petites communes, le système du "panachage"... Il faut ajouter, tout de même qu'ils n'avaient dépassé que de très peu la majorité requise au premier tour mais cela leur permettait de vérifier leur popularité...

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